"Député strauss-kahnien...", avant que d'être socialiste, ou après ? On s'interroge.
Mais il n'y a pas que des strauss-kahniens au P. S., ainsi qu'on peut le vérifier en lançant une petite recherche sur Internet ; mots-clés : jospinien, fabiusien...
Extrait :
Source : http://segoleneroyalps.canalblog.com/
... dont on notera qu'ils se rattachent tous au patronyme d'un cacique du P.S.
C'est ainsi qu'on est fabiusien, jospinien, strauss-kahnien (il n'y a plus de rocardiens au numéro que vous avez demandé !) avant même d'être socialiste.
Observons, en passant, que les intéressés ne vous expliquent jamais ce qui distingue un strauss-kahnien d'un fabiusien, voire d'un jospinien, les doctrines actuelles de ces "caciques" étant on ne peut plus floues, voire interchangeables. Qu'importe : il semble que l'allégeance à un homme passe avant toute approche idéologique.
Cette organisation fondée sur le principe de vassalité fait penser à un autre système partisan, créé par des organisations fondées au départ sur l'entraide, et qui ont curieusement évolué par la suite : organisations souvent d'origine italienne et qui vont essaimer un peu partout, notamment aux Etats-Unis d'Amérique au temps de la prohibition.
Ces organisations se sont constituées en "syndicats", sur une base à la fois familiale et féodale. On avait un parrain, par exemple un Corleone, qui agglutinait autour de lui ses proches parents, les conjoints et amis de ses proches parents, soit tout un clan, assisté et protégé par des hommes de main, tout ce petit monde étant absolument soumis aux ordres du grand chef. Mais les Corleone avaient des concurrents qui pouvaient s'appeler Sentebrini, Genovese, Milanese, Calabrese, etc., tous fonctionnant sur le même principe.
Et dans ce genre de système, on ne connaît pas de pairs, juste des larbins, ce qui veut dire que chaque parrain n'a qu'une obsession : éliminer ses concurrents pour s'emparer de leur part de marché et accroître la sienne propre jusqu'à devenir le chef suprême. Ce qui veut aussi dire que pour survivre, il faut soit éliminer celui dont on veut prendre la place, soit accepter - au moins pour un temps - d'en devenir le larbin.
Dans le système syndical des Corleone, Sentebrini et autres Milanese..., un allié est toujours un ennemi en puissance, avec lequel on ne passe un pacte que pour une durée limitée, en attendant mieux : l'élimination physique de l'autre.
Voilà le système qui prévaut au Parti des Supplétifs de la Rue de Solférino, système qui a permis à François Mitterrand de s'imposer aux Deferre, Rocard, Chevènement et autres Mauroy..., et qui explique en grande partie l'animosité obsessionnelle que certains "caciques" actuels vouent à Ségolène Royal [elle qui n'avait qu'à se réclamer de François Mitterrand et se couler complaisamment dans le moule], dès lors qu'ils ont compris que ce sera elle ou eux !
Parce que s'il y a une rébellion de Ségolène Royal à l'égard de certaines moeurs socialistes, c'est d'abord contre son mentor de toujours qu'elle est dirigée : François Mitterrand. Les adeptes de Freud parleront de meurtre du père. Ségolène Royal semble avoir compris que la rénovation du Parti Socialiste passait par une véritable cure de dé-mitterrandisation, comme ailleurs on parlait de dé-stalinisation !
Laurent Fabius parlait d'un pacte de non agression entre lui, Dominique Strauss-Kahn et Martine Aubry, en vue des primaires pour l'élection présidentielle de 2012.
En attendant, les porte-flingues font leur boulot : préparer le terrain pour leur champion respectif, étant entendu qu'il ne devrait y avoir qu'un vainqueur et pas mal de cadavres. Mais il se peut aussi que le Parti des Supplétifs subisse ce qui arrive parfois lors de certaines tueries : qu'il n'y ait aucun survivant.