mardi 16 février 2010

Mi-putes, mi-soumises ?


Branlebas de combat dans le Landerneau politico-médiatique français, en marge de la campagne pour les élections régionales de mars 2010 : NPA provoque un beau tollé, parce qu'une de ses candidates serait "voilée".


Sur le site ripostelaique, Claude Barratier tonne : "La candidate voilée de Besancenot est une trahison de la République." Et là, on se dit : "bigre, fichtre, diantre !"

Ailleurs, on a entendu les vociférations de Martine Aubry et d'une bonne partie de la Gauche, sans oublier la Droite, Le Monde, Le Figaro, et tutti quanti.

Question : les statuts du NPA prévoient-ils que certain(e)s de ses militant(e)s soient interdits de candidature en raison de leur apparence physique ? Parce que, si la fille peut militer mais pas être candidate, ça risque de faire drôle, non ? Le plus curieux, dans tout le tintamarre ambiant, est que personne ne se soit posé la question : militante ou pas ?

En clair, tous les protestataires actuels, de gauche et de droite, trouveraient normal qu'un parti politique français aient deux catégories de militants : ceux qui peuvent s'inscrire et militer au parti, et ceux qui peuvent militer au parti + se porter candidats.Voilà donc le programme que tout le monde propose au NPA, lequel deviendrait, de fait, un parti ségrégationniste.

Mais si les partis de gauche et de droite insistent sur ce point, c'est probablement parce que, eux aussi, procéderaient de la même manière : la fille "voilée" peut bien être militante (par parenthèses, trésorière départementale du parti), mais pas candidate ! Voilà qui est formidable, n'est-il pas ?

Mais, au fait, elle ressemble à quoi, cette fameuse militante voilée ?



Je suis une citoyenne à part entière, militante, voilée mais militante, aurait déclaré Ilham Moussaïd, candidate de NPA en PACA pour les régionales.

Elle a dit "voilée" ? Ben ça alors ! Et moi qui pensais, tout bêtement, qu'elle portait un foulard ! Un foulard blanc, sur lequel il n'y a pas écrit "musulmane" !

Non mais, sans blague ! Vous trouvez que cette chose blanche sur la tête de Mlle Moussaïd, c'est un voile... forcément islamique ? Visiblement, nous ne devons pas parler le même français ! Car, pour confondre un fichu sur la tête avec un "voile", censé dissimuler quelque chose au regard, et que l'on retire en "dévoilant" la réalité, il faut être particulièrement stupide et mal maîtriser le français ! Souhaitons donc à Martine Aubry, aux mégères de Ni putes, ni soumises et à quelques autres, dont Mlle Moussaïd elle-même, sans oublier les innombrables journalistes, de faire de toute urgence l'acquisition d'un bon dictionnaire !

Petit exercice de "rewriting" et de retouche d'image : il ne fallait pas lire ceci...

mais ceci...

Si j'ai bien compris, Simone de Beauvoir portait le voile (forcément islamique), tout comme Marguerite Yourcenar, les femmes antillaises, sénagalaises, Ségolène Royal, qui s'est laissé voiler de bleu, lors de son dernier séjour à Dakar ?

La dame au turban : Simone de Beauvoir islamiste, forcément !


Le beau drapé que voilà ! Elle nous l'avait bien cachée, son islamicité, Mme Yourcenar !


Convertie à l'Islam, Ségolène Royal ? Hé ben, dites donc !



Les Antilles, ou l'art de la créolité islamique !

Bien entendu, un peu de rhum ne saurait faire de mal à aucun(e) islamiste !


Reste le cas particulièrement troublant de Maryam Radjavi, la présidente des Moudjahidins du Peuple, ces résistants de la première heure contre le Shah d'Iran, puis contre le régime des Ayatollahs, Radjavi dont le voile islamique perpétuellement vissé sur la tête révèle à quel point elle est contradictoire, aux yeux de certains, car révolutionnaire et soumise... !




Et pour finir en beauté, je n'ai pas résisté à l'envie de rechercher, sur Internet, quelques images de "bellydance" (danse du ventre), cette "perversion" des sens co-inventée par les Arabes, les Africains et les Polynésiens, ou quand le "voile islamique" cohabite avec la plus extrême sensualité !


Un remake de Salomé et la danse des sept voiles ?



Plus sexy que moi, tu meurs !

Alors, vous en tirez quoi, de ces images ? Qu'un foulard sur la tête est forcément signe de soumission au machisme et à l'oppression des femmes et forcément, cela va sans dire, un signe d'appartenance religieuse ? Alors vous devez penser aussi que la Laitière et la Jeune fille à la perle, de Vermeer, étaient naturellement converties à l'Islam le plus intégriste, forcément !

Et si vous le pensez vraiment, c'est que vous n'êtes que de pauvres abruti(e)s, et inculte(s) par-dessus le marché !




Epilogue(s) ?

1. Il y a eu du nouveau, depuis notre papier. Et comme il fallait s'y attendre, les grognards et grognasses qui se sont lancés dans une croisade juridictionnelle contre le NPA, au nom de je ne sais quelles valeurs républicaines, ont provisoirement été déboutés en première instance, ce qui devrait être confirmé en appel... Bref, comme il fallait s'y attendre, dès lors qu'il n'y a pas écrit "MUSULMANE" sur le FOULARD de "Samira", rien n'autorise quiconque à préjuger de la religion de cette dernière, et encore moins à exciper de cette supposition que ladite militante serait inapte à se présenter à une élection. C'est donc à bon droit que le juge administratif a débouté les grognards et grognasses susnommés. Et que ceci serve de leçon aux un(e)s et aux autres !


2. Le commencement de la fin ?


Une contractuelle devrait être interdite de fonction pour avoir porté le voile. Elle conteste cette version et dénonce un harcèlement.

Ça n'a l'air de rien, mais si elle tient bon et est bien conseillée, cette Nora B. a des chances de mettre par terre cette loi scélérate de mars 2004 !

Je portais alors sous ma casquette un filet pour maintenir mes cheveux, le réglement interdisant d'avoir les cheveux en pagaille. Mes supérieurs ont commencé à polémiquer, à me calomnier, en disant que je portais un foulard sous ma casquette...

Là où l'Administration risque de tomber sur un os, c'est qu'apparemment, contrairement à certaines consoeurs nunuches, Nora B. n'a, à aucun moment, évoqué sa religion ! Parce que la loi parle de "signes religieux". Le problème est qu'il n'existe nulle part de description des signes religieux que la loi est censée prohiber dans les services publics, ce qui équivaut à rendre l'Administration à la fois juge et partie en la matière, ce qui est contraire à l'esprit des lois ! Jusqu' présent, l'Administration avait la partie facile, dès lors que des jeunes filles un peu nunuches se répandait publiquement sur leur religion. Tandis qu'ici, tant que Nora B. ne dit rien de sa religion, qui relève strictement de sa vie privée, personne n'est habilité à la questionner là-dessus. Il incombe, donc, à l'Administration de prouver que Nora B. porte bien un "foulard islamique", et si elle ne rapporte pas cette preuve, l'Administration - qui, en aucune manière, ne saurait être juge et partie - sera déboutée en justice, et cette loi scélérate sera morte de sa belle mort !

Moralité : chère Nora, surtout tenez bon !


Petit supplément illustré.

Je me suis procuré le petit ouvrage figurant ci-dessous, sur un marché de la banlieue parisienne. Le bouquin aborde, sur le mode humoristique et sacarstique, la question du hidjâb, ou comment faire pour ne pas le porter...


...Certaines soeurs n'ont pas compris le sens profond du hidjâb, pas plus que sa sagesse ; elles le portent sur la tête, sans le porter dans la tête...

Autre chose (extrait du Nouvel Observateur, supplément télé, juillet 2009) :



Hidayet Tuksal, musulmane et féministe : "La laïcité est une chance dans un pays comme le nôtre, mais les laïques manquent de confiance dans les principes de la démocratie... Dans une démocratie, personne ne doit se mêler de la façon dont les gens s'habillent..." L'Express, 19 mars 2009.



Conclusion provisoire : "gouverner c'est prévoir".

Alors, prévoyons ! Et imaginons ce jour, où une jeune femme (pourquoi forcément jeune, après tout ?), portant foulard, sera en butte à des persécutions de la part de sa hiérarchie (principal de collège, proviseur de lycée, supérieur hiérarchique, etc.) et sera sanctionnée pour avoir arboré des... signes ostensibles d'appartenance... comment déjà ?

Une femme moins nunuche, je veux dire plus futée que ses correligionnaires, et qui choirait DE SE TAIRE, en refusant d'évoquer son appartenance religieuse devant des étrangers.

Exclue du collège, ou du lycée, ou de l'Administration, elle s'en irait trouver le juge, au motif d'une persécution injustifiée. Et le juge commanderait à la hiérarchie administrative de s'expliquer sur le foulard en question. Seulement voilà : jusqu'à présent, l'Administration a toujours bénéficié de la naîveté, voire de la nunucherie des jeunes filles, toujours promptes à se vautrer en public et à s'étaler sur leur pratique religieuse, et sur cet accessoire imposé par leur religion.

Imaginons maintenant une personne mutique, qui se contenterait de dire : "Ils me sanctionnent pour port de quoi déjà, d'un signe d'appartenance religieuse ? Qu'ils le prouvent. Car après tout, il n'y a pas écrit "Musulmane" sur mon foulard !"

Ce jour-là, la loi dite Stasi sur les signes religieux est morte de sa belle mort !

Parce que le juge procédera probablement à la nomination d'un expert, un docteur de l'Islam, qui démontrera que rien dans le Saint Coran ni dans les hadiths, ni, du reste, dans la loi Stasi de 2004, ne permet de dire à quoi ressemblerait un "signe d'appartenance religieuse" : aucune description, aucun dessin...; et en ce qui concerne le foulard, tout le monde sait qu'il y a des centaines de manières de nouer ce fameux fichu sur la tête."

Et si ça se trouve, l'avocat de la "musulmane présumée" se sera procuré une copie de ce blog et soumettra au tribunal des reproductions de La jeune fille à la perle ou de La laitière, de Jan Vermeer...

Et ce jour-là, la loi Stasi sera morte !

mercredi 10 février 2010

Bons baisers d'Abu Dhabi


Le samedi, 9 janvier 2010, sur la radio française Europe 1, Catherine Nay consacrait un éditorial à la vente avortée de réacteurs nucléaires aux Emirats Arabes Unis par la France, par l'entremise d'un consortium piloté par AREVA, fleuron du nucléaire français, le marché ayant été remporté par la Corée du Sud. Et que dit-on aux Coréens, quand on est Français et fair-play ? C'est simple : Bien joué !

Fort curieusement, Catherine Nay a été l'un(e) des rares éditorialistes à s'épancher sur ce ratage d'Areva, bien que le consortium français ait présenté un système apparemment plus moderne et plus performant que les Coréens.

Bien évidemment, l'affaire a fait grand bruit dans la presse économique. Voici, par exemple, ce qu'on pouvait lire sur le site lesechos.fr :

Le 27 décembre dernier, le choc a été violent pour les champions tricolores du nucléaire : donnés favoris, ils se sont vu souffler par les Coréens la construction de 4 centrales à Abu Dhabi ? Manque de cohésion, problèmes de leadership, mauvaise adaptation aux exigences du client... L'acte I de la recomposition de la filière française a sans doute commencé dans les sables des Emirats. (...) Ce devait être le contrat du siècle. Deux semaines après la victoire du coréen Kepco dans l'appel d'offres nucléaire d'Abu Dhabi, pour un contrat de 20 milliards de dollars, les acteurs français du secteur sont sonnés. Et commencent à tirer les leçons d'un échec retentissant. (...) 14 janvier 2008. Nicolas Sarkozy se rend à Abu Dhabi pour signer un accord de coopération nucléaire avec les Emirats Arabes Unis. Un grand moment, forcément, pour les acteurs du secteur...

Et puis, près de deux ans plus tard, patatras ! Le fiasco, que Catherine Nay explique en grande partie, selon elle, en raison de l'éternelle arrogance française (Europe 1, 09 janvier 2010).

Bien vu ! Mais il faut aller plus loin dans l'analyse, et c'est là que je risque d'en surprendre plus d'un.

Il y avait bien de l'arrogance du côté français, sûr de lui et dominateur, en tout cas sur le plan technique. L'EPR, vous savez ? Cette merveille des merveilles !

Sauf qu'en France même, les détracteurs du nucléaire ne chôment pas, la nouvelle du fiasco aux Emirats ayant même fait quelques heureux :

Une nouvelle qui a fait quelques heureux, notamment auprès du réseau Sortir du nucléaire. Pour ce dernier, chaque vente d'un EPR se solde par un gouffre financier pour la France. En atteste le cas de la Finlande, à qui a été vendu un EPR français pour un montant global de trois milliards d'euros. Or, non seulement le chantier accuse un retard minimum de trois ans, mais il devrait, en réalité, coûter au moins six milliards d'euros, le coût excédentaire étant, bien entendu, à la charge de l'Etat français."

Cette éternelle arrogance française, disait Catherine Nay. Voilà qui est venu me rappeler un autre fiasco, pas si ancien que ça. La scène se passe le 6 juillet 2005, à Singapour. Le gratin de l'olympisme mondial s'est réuni là pour désigner la ville olympique de 2012. Paris est sur les rangs, boosté par un film de Luc Besson et par la présence des Douillet, Pérec (Guy Drut est retenu à Paris pour de sombres histoires juridico-politicardes), Delanoë, Lagardère (Arnaud), et j'en passe.

Cinglant échec pour Paris, qui va se voir même doublé par Madrid. Mais c'est Londres qui remporte la palme. Je me souviens avoir écrit, sur un blog, quelques jours auparavant, que Londres était mon favori, pour des raisons purement sportives : Moscou, Barcelone et quelques villes américaines avaient organisé des jeux tout récemment ; quant à la France, elle avait eu droit à des jeux d'hiver, à une coupe du monde de football ainsi qu'à des chambionnats du monde d'athlétisme, et dans ce laps de temps, il n'y avait rien eu pour les Britanniques. C'est dire si j'étais ravi pour Londres.

Mais, bien entendu, le choix du CIO n'était pas que sportif. Et c'est là que l'on retrouve la fameuse arrogance française.

Petit retour en arrière : en 2003, Jacques Chirac, président de la République, décide de constituer un groupe de réflexion sur l'application du principe de laïcité dans la République. Y avait-il urgence à légiférer sur quelques dizaines, voire centaines de cas de jeunes filles ou de jeunes gens, dont la religion n'était pas inscrite sur leur visage, tout simplement parce qu'ils portaient une coiffe qui avait l'heur de déplaire à quelques laïcards ? Toujours est-il que, le 15 mars 2004 était votée par le Parlement français une loi n°2004-228, encadrant, en application du principe de laïcité, le port de signes ou de tenues manifestant une appartenance religieuse dans les écoles, collèges, lycées publics.

Détail croquignolesque : à la suite d'une de ces entourloupes dont les politiciens ont le secret, la loi a été promulguée sans que la Gauche (dépositaire d'un amendement de dernière minute accepté par le gouvernement de Droite) ne saississe le Conseil Constitutionnel.

On se retrouve donc avec une loi restrictive des libertés publiques, et qui n'a jamais subi l'expertise des Sages du Palais Royal !

Le problème est que les policitiens et politicards français n'ont pas beaucoup de jugeote, et que le pays va le payer très chèrement, une année plus tard.

Juillet 2005, réunion à Singapour pour désigner la ville olympique de 2012. Et Paris boit la tasse ! Mais Madrid voit son projet tenir tête à celui des Londoniens. Ce qui va appeler quelques commentaires : il se trouve que José Luis Zapatero est un malin, qui a bien failli voir sa roublardise couronnée de succès. En effet, au moment même où les Français s'aliénaient les sympathies du monde arabo-musulman, avec leur machin législatif visant essentiellement des jeunes filles portant signes comment déjà ? "ostensibles d'appartenance à une religion...", le chef du gouvernement espagnol se lançait - on le lui a copieusement reproché, du côté de la Droite - dans une campagne de régularisation massive des immigrés vivant en Espagne, ce qui a conduit à l'appel d'air que l'on sait. Mais s'il en est résulté des inconvénients indéniables, avec la multiplication des départs de clandestins, d'Afrique du Nord vers l'Espagne, à travers le détroit de Gibraltar, dans un premier temps, puis vers les Canaries, ensuite, cette ouverture espagnole, comme on dirait aux échecs - dont Zapatero doit être un expert ! - a déclenché, dans tout le Tiers-monde, une vague de sympathie envers l'Espagne, concrétisée par le report massif de votes en faveur de Madrid, lors de la réunion du CIO à Singapour.

Et voilà comment Paris a perdu, et que Madrid a bien failli gagner ! Grâce ou à cause d'une loi imbécile, conçue par des idots et votée par des crétins.

2010, rebelote : les Français nous font de nouveau le coup de l'imbécilité, en se lançant dans un débat vasouillard autour de quelques femmes entièrement voilées, soit entre trois cents et trois mille cas, au grand maximum. Et voilà de nouveau nos idots et autres crétins, qui avaient déjà coulé le ticket parisien pour les JO de 2012, donner de la voix, oubliant, de toute évidence, le voyage de Sarkozy aux Emirats Arabes Unis, en janvier 2008, pour y vendre du nucléaire.

Cf. Le Monde du 28 novembre 2009 :

(...) Paris mobilise toutes ses entreprises derrière EDF... Cette démarche explique les voyages éclairs de M. Guéant à Abou Dhabi et l'implication personnelle du chef de l'Etat, Nicolas Sarkozy, dans ce dossier...

Seulement voilà, les politiciens et politicards français ne semblent pas avoir beaucoup de mémoire, à moins qu'il ne s'agisse de sénilité ! Imaginez, une seconde, un émir ou un prince arabe quelconque, débarquant à Paris avec sa suite et voyant ses épouses arborant Niqab contraintes de se découvrir à l'aéroport !

Devant l'arrogance des Français, les Émiratis ont préféré acheter coréen. Car, pour ma part, je suis persuadé que ce sont des considérations purement politiques qui ont justifié ce choix : la volonté d'en finir avec une certaine arrogance française.

Et que ceci serve de leçon à tous ces politicards de Droite et de Gauche qui, décidément, n'ont toujours rien compris, je pense, notamment, à l'ineffable Monsieur Copé, à Monsieur Lefebvre, mais aussi à tous ceux qui, à Gauche, ont cru judicieux de devoir voler au secours d'une UMP qui détient toujours la majorité absolue à l'Assemblée Nationale : les Aurélie Filippeti, les Manuel Valls, André Gérin, maire de Venissieux, sans oublier cette bonne Madame Elisabeth Badinter, omniprésente dans les médias dès qu'il est question de femmes musulmanes, et j'en passe !



Tout ce petit monde peut être fier de lui : la Corée a gagné... Le plus incroyable est que, si ça se trouve, il n'y aura même pas de loi sur la burqa en France... Tout ça pour ça !

Vous savez quoi ? Si j'étais membre du gouvernement ou industriel coréen du nucléaire, j'offrirais un magnum du meilleur champagne à tous les susnommés et à bien d'autres, pour leur intervention décisive dans notre victoire.

CHAMPAGNE !



P. S. J'évoquais, plus haut, le cas de Madame Elisabeth Badinter, "omniprésente dans les médias dès qu'il est question de femmes musulmanes" ; en fait, j'avais presque tout faux : Elisabeth Badinter est omniprésente dans les médias quand elle veut, comme, par exemple, pour le lancement de son dernier opus, une histoire de 'conflit'. Rendez-vous compte : jeudi 11 février 2010, France Inter, 8h20 ; intervieweur : Nicolas Demorand ; invitée de la matinée : Elisabeth Badinter, pour discuter de son nouvel ouvrage, à paraître bientôt. 10h05 : France Inter, émission "Service Public", invitée : Elisabeth Badinter ; France Inter, 19h20 : émission "Le téléphone sonne" ; invitée : Elisabeth Badinter... Comme je ne passe pas mes journées à écouter France Inter, je suppose qu'il y a eu pas mal d'émissions (Le fou du roi, 2000 ans d'histoire, Le journal de 13 heures, Nonobstant, avec Yves Calvi, etc.) auxquelles j'ai échappé, et qui avaient pour invitée principale : Elisabeth Badinter. J'entends encore les chers z'auditeurs, invités à téléphoner pour parler d'un bouquin que personne n'a encore lu, car non encore disponible dans le commerce. France 2, journal de 20 h, présentateur David Pujadas : long reportage sur l'ouvrage à paraître de Madame Elisabeth Badinter... Sacrée performance, n'est-ce pas ? Et, là encore, je dis : CHAMPAGNE !

Cela dit, Madame Badinter peut toujours, à l'instar de son compère Bernard-Henri Lévy, bénéficier de la complaisance des médias à chaque lancement d'un bouquin ; je n'en reste pas moins persuadé qu'un autre bouquin, probablement moins médiatisé, mériterait qu'on s'y intéresse infiniment plus, je veux parler de l'expérience d'immersion dans la peau d'une femme de ménage, contée par Florence Aubenas dans Le Quai de Ouistreham, Editions de l'Olivier (parution le 18 février 2010).

mercredi 3 février 2010

Pourquoi je soutiens Georges Frêche


Tout le monde a, semble-t-il, oublié que la fameuse "affaire Georges Frêche" est partie d'une déclaration de Laurent Fabius, lequel ne manifestait pas beaucoup d'empathie pour son confrère du Languedoc-Roussillon. De fait, si déclaration de guerre il y a eu, elle provient de Laurent Fabius (**) et non de Georges Frêche !

Réponse du berger à la bergère, à la suite d'une interview de Laurent Fabius, du 20 décembre 2009, sur agoravox :

"Huchon, ça c'est quelqu'un de solide, ça. Moi, je serais à Paris, je voterais Huchon. Si j'étais en Haute-Normandie, je ne sais pas si je voterais Fabius. Je m'interrogerais. Ce mec me pose problème. Il a une tronche pas catholique. Ça fait rien, peut-être que je voterais pour lui, mais j'y réfléchirais à deux fois."

Parce que Frêche dit quand même une chose : "Il a une tronche pas catholique", suivi de "ça fait rien, peut-être que je voterais pour lui..." ; en clair, son animosité pour Fabius ne va pas jusqu'à refuser catégoriquement de voter pour lui, et c'est, paraît-il, cela qui constituerait, aux yeux des éléphants socialistes, l'intolérable outrage aux bonnes moeurs, à la morale, etc.

Et tout ce ramdam provient de gens qui auraient copieusement fraudé lors de la dernière nomination au premier secrétariat du Parti Socialiste ou, en tout cas, se sont bien gardés de pourvuivre en justice Antonin André et Karim Rissouli, auteurs d'un fameux pamphlet accusant le camp de Martine Aubry de fraudes massives.

Entre nous, entendre Martine Aubry, la mal élue au premier secrétariat, parler de valeurs et de morale, franchement, ça vous donne envie de vous tordre de rire. Mais le plus fort, c'est d'entendre Fabius nous faire le couplet de l'antisémitisme... Parce qu'il serait sémite, Fabius ? Ça pour un scoop !

"Frêche s'en est pris à Laurent Fabius, qui a des origines juives.", voilà ce que j'ai distinctement entendu sur radios et télévisions, des jours durant.

"Des origines juives !", parce qu'il est quoi, en fait, s'il n'y a que ses origines qui soient juives ? On raconte partout que Fabius serait bel et bien catholique. Mais s'il est catholique (de naissance), comment peut-il se permettre d'affirmer péremptoirement que l'attaque qui l'a visé était antisémite ?

Par ailleurs, Laurent Fabius est un ancien de Normal Sup', agrégé de lettres, et il ne sait pas qu'il n'y a jamais eu de sémites en Europe ? Car, même juif, ce qu'il n'est visiblement pas, Fabius n'a rien d'un sémite, les Juifs d'Europe étant des Européens convertis au judaïsme, chose qu'un ancien de Normal Sup' devrait savoir !

Donc, de quelque côté que l'on prenne la chose, la thèse de l'antisémitisme ne tient pas la route une seconde, le plus stupéfiant étant que le Parti Socialiste - et Laurent Fabius par la même occasion - ose(nt) laisser à penser qu'un catholique puisse être victime d'une attaque antisémite, de surcroît, de la part d'un grand ami des Juifs et d'Israël !

Revenons précisément à ce bon vieux Georges Frêche. Je sais bien que la rumeur publique l'accuse de multiplier les dérapages. N'a-t-il pas traité les harkis de sous-hommes et n'a-t-il pas déclaré qu'il y avait trop de Noirs dans l'équipe de France de football ? Alors, trop c'est trop, les dérapages verbaux de Georges Frêche, ça suffit, comme l'aurait déclaré Claude Bartolone.

Les harkis ?

- Vous êtes des sous-hommes ! a lancé Frêche à un groupe de harkis qui avaient osé le houspiller au cours d'une réunion publique.

Pour avoir visionné et revisionné la séquence sur Internet, ma conviction est que Georges Frêche entendait invectiver un groupe précis d'individus, qu'il avait devant lui, et auxquels il reprochait leur inconséquence devant l'Histoire. Il n'a jamais été question de traiter l'ensemble des Harkis de sous-hommes. Sur ce plan, la Justice lui a donné raison.

Reste la question du nombre de Noirs en équipe de France, séquence que j'ai aussi visionnée 'x' fois, pour constater que ceux qui auraient dû s'offusquer de la sortie de Georges Frêche, ce sont les jeunes Français de souche, qu'il jugeait nuls par rapport aux Noirs, dont la proportion en équipe de France excède largement ce qu'elle est dans la population française, ce qui, en filigranne, relevait de l'admiration, car, ajoutait Frêche, s'ils (les Noirs) sont aussi nombreux..., c'est tout simplement parce que les autres (entendez les petits Gaulois) sont nuls en sport ! Je ne vois donc pas très bien ce qui autorise certains à accuser Georges Frêche d'avoir prétendu qu'il y avait trop de Noirs en équipe de France. Il me semble plutôt que les propos réellement racistes, en la matière, ont été proférés par Alain Finkielkraut, lequel a bénéficié d'une étonnante mansuétude de la part d'à peu près tout le monde !

Il s'ensuit que moi, qui suis noir de peau et maîtrise plutôt bien la langue française, je ne me suis pas senti outragé le moins du monde par les propos de Georges Frêche, mais plutôt par ceux de Finkielkraut, et j'entends bien que les éléphants avachis du Parti socialiste ne se servent pas de la pseudo-affaire des Noirs en équipe de France pour régler des comptes !

Parce que, de surcroît, il y en a un, qui s'est permis de l'ouvrir tout récemment, pour vilipender Georges Frêche : Manuel Valls, dont les propos sur le trop petit nombre de "blancos" dans sa ville d'Evry relevait du racisme le plus pur. Et nous n'avons entendu aucun dignitaire socialiste pour les condamner.

Bien évidemment, hormis quelques demeurés, tout le monde a compris que l'attaque (tardive) contre Frêche cachait autre chose, qui ressemble à du désarroi, alors qu'on avait cru que Madame Aubry, la mal élue de Solférino, s'attendait à un grand chelem aux régionales, ce qui aurait dû l'inciter à plus de pondération et de force tranquille. Tandis que là, elle manifeste de l'agitation pour ne pas dire de l'énervement.

Mais au fait, "grand chelem" signifie-t-il qu'une victoire éventuelle de Georges Frêche en Languedoc-Rousillon sera comptabilisée à Solférino comme partie intégrante du triomphe socialiste ? Cela équivaudrait à une réintégration de Frêche par la bande, au sein de la famille. Rigolo, non ?

Martine Aubry est une piètre cheftaine, de surcroît mal élue, cela crève les yeux ! C'est la raison pour laquelle il faut s'attendre à la voir, elle et son compère, le "Monsieur Braguette du FMI", caracoler encore longtemps en tête des personnalités de gauche, en tout cas dans les sondages.

Cela aussi, nombre de sympathisants de gauche l'ont compris, qui sont persuadés que les éléphants avachis de la rue Solférino vont perdre le bras de fer qu'ils ont imprudemment entamé contre bien plus costaud qu'eux !

Le fait est que Georges Frêche a les militants socialistes de sa région de son côté, voire à ses côtés, militants dont il va falloir trahir le vote démocratique. Mais, me direz-vous, à Solférino, on a l'habitude !

(**) Laurent Fabius, ce grand donneur de leçons devant l'Eternel ! Je l'entends encore claironner que, dans tout autre pays démocratique, l'affaire (Clearstream) aurait provoqué la chute du gouvernement. La belle démonstration d'amnésie que voilà ! Parce qu'une autre affaire, bien plus grave que Clearstream, une de ces barbouzardises propres aux républiques bananières, a eu lieu en juillet 1985, avec mort d'homme : pour prévenir des manifestations de protestation de Greenpeace en Polynésie Française, contre les essais nucléaires français, la France mandate en Nouvelle-Zélande une escouade de barbouzes qui vont avoir la 'géniale' idée de plastiquer le navire amiral des écologistes. On connaît la suite : Mitterrand et son premier ministre, un certain Laurent F., se lavant les mains de cette affaire, tandis que l'infortuné ministre de la défense, Charles Hernu, portait le chapeau. Qu'à l'occasion, Mitterrand nous ait fait la démonstration de son immense cynisme, rien d'étonnant. Quant à Fabius, de deux choses l'une : ou bien il était mouillé dans la barbouzardise jusqu'au cou, et il assumait en démissionnant, ou bien - comme il l'a prétendu -, tout cela s'était déroulé à son insu, et il démissionnait aussi, au motif qu'il est inadmissible qu'une opération impliquant à ce point l'Etat français puisse se dérouler, de surcroît à l'étranger, sans que le Premier ministre n'en soit informé. En restant piteusement à son poste, pour mieux faire porter le chapeau à Charles Hernu, Laurent Fabius n'a fait que montrer son vrai visage aux Français, celui d'un arriviste prêt à avaler toutes les couleuvres, voire à marcher sur des cadavres, pour parvenir à ses buts. Parce que le sang de ce photographe de Greenpeace continue de coller à la peau de Fabius de manière indélébile, et ça, nous sommes quelques-uns à ne pas l'avoir oublié.