mercredi 15 juin 2011

France : comment instrumentaliser une grossesse à des fins électorales !



"Ça c'est le summum de l'immoralité en politique !", déclarait une Ségolène Royale visiblement courroucée, lors du fameux débat d'entre les deux tours de la présidentielle de 2007 en France. Elle faisait allusion aux promesses de son adversaire concernant un droit opposable à la scolarisation, que candidat de droite prétendait vouloir offrir aux parents d'enfants handicapés. Tous ceux qui ont suivi ce débat se souviennent encore de l'accrochage verbal en question. Par parenthèse, il ne semble pas que la situation des enfants handicapés ait beaucoup évolué depuis ce fameux débat du 2 mai 2007 !

Et comme pour donner de nouveau raison à Ségolène Royal, voilà qu'on a droit à ça...

D'abord, on a eu droit au "buzz" : une sorte de bla-bla-bla organisé et véhiculé par la grande presse, le tout à coups de non-démentis, de non-confirmations, etc., bref, le b-a-ba du bruit médiatique savamment orchestré pour produire un certain effet. Et puis, très vite, on a eu droit - il fallait s'y attendre ! - aux allusions/confirmations en demi-teinte.








Je passe sur la grossière faute de conjugaison commise par le rédacteur du Bild, et par deux fois (journal sur papier et version en ligne).

Et puis, un jour, en marge d'un sommet international, on a eu droit à ça ! Et là, j'avoue que j'ai tout de suite pensé à la formule de Ségolène Royal : le summum de l'immoralité en politique ! Parce qu'entre nous, on n'avait jamais vu ça...



Je sais que les adversaires de Ségolène Royal vont nous rappeler ce reportage dans Paris Match la montrant dans une chambre d'hôpital, jeune maman occupée à pouponner... Entre nous, je ne pense pas que les choses soient du même ordre. Parce qu'un accouchement, c'est comme un mariage - voire un divorce - : quelque chose s'est produit, qui relève de l'information. Rien de tel ici : le geste de la main, parce qu'on est bien sûr que les photographes ne sont pas loin, c'est juste..., comment dirais-je ?, vulgaire, grossier...

Mais bon, après le "nettoyage au Kärcher", le "Casse-toi pauv' con !" et autres vulgarités bien senties, fallait-il s'attendre à autre chose ?

On avait donc les bébés éprouvettes, conçus in vitro ; on a eu les bébés médicaments, censés fournir à un(e) aîné(e) malade des cellules permettant de procéder à une greffe. On a maintenant un bébé-élection, ou un bébé-indice-de-popularité, censé fournir à son géniteur quelques points précieux d'indice de satisfaction parmi les gogos d'électeurs, et pourquoi pas, d'accroître le taux de sympathie parmi les électeurs. Il y en a qui doivent se pincer pour y croire.


Décidément, on aura tout vu !