Lu sur le site Internet lemonde.fr :
Amende pour une femme portant le niqab au volant de sa voiture...
"Deux agents à moto m'ont fait signe de m'arrêter", a-t-elle expliqué jeudi 22 avril à l'AFP. Elle leur a tendu alors ses papiers et ceux de la voiture et a dévoilé son visage pour que son identité soit vérifiée. "Et là, le policier m'annonce qu'il va me verbaliser à cause de ma tenue vestimentaire. Je lui dis alors qu'il n'en a pas le droit, que c'est de la discrimination pure et simple", a-t-elle poursuivi.
La conductrice a été sanctionnée suivant l'article 412-6 du code de la route, qui stipule que "tout conducteur doit se tenir constamment en état et en position d'exécuter commodément et sans délai toutes les manœuvres qui lui incombent. Ses possibilités de mouvement et son champ de vision ne doivent pas être réduits par le nombre ou la position des passagers, par les objets transportés ou par l'apposition d'objets non transparents sur les vitres".
(...)
"C'est laissé à la libre appréciation de l'agent verbalisateur. Cet agent a fait son travail. Il a estimé que, dans ces circonstances, il y avait un risque pour la sécurité", a précisé la direction départementale de la sécurité publique (DDSP).
Fin de citation
Par ailleurs, il suffisait d'entendre M. Eric Besson, ministre de (quoi déjà ?) l'immigration et de l'identité nationale, sur RTL (lundi 26 avril 2010), s'interrogeant sur l'opportunité de modifier une loi existante pour rendre cette sanction (la déchéance de la nationalité française), pour comprendre que les choses étaient plutôt mal barrées !
Autant dire qu'Eric Besson a enterré tout débat : dans cette affaire, l'État va droit dans le mur. Et une fois de plus, on se dit : damned, encore raté !
Et c'est là que je m'en vais chercher des pièces à conviction sur l'Internet.
Le niqab restreint le champ de vision ? C'est possible, à ceci près qu'il y a un 'delta' (une marge plus ou moins grande) dans l'ouverture réservée aux yeux sur un niqab, ainsi que l'on peut le voir plus bas.
Et si les policiers commencent à verbaliser des conductrices porteuses de niqab, pour cause de champ de vision réduit, alors il va leur falloir aussi verbaliser tous les porteurs de lunettes à larges montures, à l'instar des deux modèles reproduits ci-dessous :
En clair, si l'on verbalise en cas de port de niqab, il faudrait, a fortiori, verbaliser tous les porteurs de lunettes à larges montures ! Autant dire qu'il va falloir, dare-dare, voter une loi contre le port de lunettes de soleil dans les véhicules automobiles, le port de casque sur les deux-roues ! (Ben oui ! Sur une moto, un casque vous empêche de voir sur les côtés ; heureusement qu'il y a les rétroviseurs, comme dans les voitures !).
Et si le juge sent qu'il y a "deux poids et deux mesures", alors il déboutera le représentant de l'État.
Bref, cette femme va gagner son procès... Des policiers imprudents ont fait du zèle en la matière, ce qui est bien regrettable. Mais il ne fallait pas en rajouter !
Maintenant, il y a ce tohu-bohu autour de la présumée polygamie du conjoint de cette femme, avec le risque de déchéance de la nationalité française. Disons tout de suite que cet homme ne sera déchu de rien du tout, n'ayant pas pu se marier quatre fois devant un maire ! Il ne saurait, donc, être traité de polygame, à moins que l'on veuille nous faire croire que François Mitterrand aussi était polygame !
Pour le reste, quel merdier que ce régime entamé en mai 2007 ! Comment se départir de l'impression d'un "sauve-qui-peut" généralisé ou d'un "rien ne va plus" ? En mai 2007, les Français ont misé, à 53 %, sur le mauvais cheval. Pour ma part, depuis la campagne électorale de 2007, je n'ai pas varié d'un iota sur la question. Cet homme n'était pas taillé pour le job !
Et comme il fallait s'y attendre, il a installé un climat délétère dans l'espace politique et social, y compris dans l'appareil d'État, comme on a pu en juger dans une récente et calamiteuse affaire de rumeurs... Et comment s'étonner, dans ces conditions, que tout le monde soit stressé et à cran ? La grande question serait de se demander comment les Besson, Hortefeux, Alliot-Marie, Lagarde, Yade et consorts, vont-ils faire pour résister encore pendant deux ans à l'incroyable tension que ce mauvais chef leur impose ?
En tout cas, j'en vois une (Rachida Dati) qui, de son "exil" bruxello-strasbourgeois, doit boire du petit lait en ayant pris quelque distance avec l'incroyable merdier évoqué plus haut.