lundi 26 avril 2010

Supplétifs



Nom officiel : Parti Socialiste. Nom officieux : Parti de Supplétifs, ainsi qu'on peut le voir sur l'extrait ci-dessous (lepost.fr) : "le député strauss-kahnien, J.-M. L., assure que le calendrier du P.S. concorde tout à fait avec celui du patron du F.M.I."



"Député strauss-kahnien...", avant que d'être socialiste, ou après ? On s'interroge.

Mais il n'y a pas que des strauss-kahniens au P. S., ainsi qu'on peut le vérifier en lançant une petite recherche sur Internet ; mots-clés : jospinien, fabiusien...

Extrait :


Source : http://segoleneroyalps.canalblog.com/



... dont on notera qu'ils se rattachent tous au patronyme d'un cacique du P.S.

C'est ainsi qu'on est fabiusien, jospinien, strauss-kahnien (il n'y a plus de rocardiens au numéro que vous avez demandé !) avant même d'être socialiste.

Observons, en passant, que les intéressés ne vous expliquent jamais ce qui distingue un strauss-kahnien d'un fabiusien, voire d'un jospinien, les doctrines actuelles de ces "caciques" étant on ne peut plus floues, voire interchangeables. Qu'importe : il semble que l'allégeance à un homme passe avant toute approche idéologique.

Cette organisation fondée sur le principe de vassalité fait penser à un autre système partisan, créé par des organisations fondées au départ sur l'entraide, et qui ont curieusement évolué par la suite : organisations souvent d'origine italienne et qui vont essaimer un peu partout, notamment aux Etats-Unis d'Amérique au temps de la prohibition.

Ces organisations se sont constituées en "syndicats", sur une base à la fois familiale et féodale. On avait un parrain, par exemple un Corleone, qui agglutinait autour de lui ses proches parents, les conjoints et amis de ses proches parents, soit tout un clan, assisté et protégé par des hommes de main, tout ce petit monde étant absolument soumis aux ordres du grand chef. Mais les Corleone avaient des concurrents qui pouvaient s'appeler Sentebrini, Genovese, Milanese, Calabrese, etc., tous fonctionnant sur le même principe.

Et dans ce genre de système, on ne connaît pas de pairs, juste des larbins, ce qui veut dire que chaque parrain n'a qu'une obsession : éliminer ses concurrents pour s'emparer de leur part de marché et accroître la sienne propre jusqu'à devenir le chef suprême. Ce qui veut aussi dire que pour survivre, il faut soit éliminer celui dont on veut prendre la place, soit accepter - au moins pour un temps - d'en devenir le larbin.

Dans le système syndical des Corleone, Sentebrini et autres Milanese..., un allié est toujours un ennemi en puissance, avec lequel on ne passe un pacte que pour une durée limitée, en attendant mieux : l'élimination physique de l'autre.

Voilà le système qui prévaut au Parti des Supplétifs de la Rue de Solférino, système qui a permis à François Mitterrand de s'imposer aux Deferre, Rocard, Chevènement et autres Mauroy..., et qui explique en grande partie l'animosité obsessionnelle que certains "caciques" actuels vouent à Ségolène Royal [elle qui n'avait qu'à se réclamer de François Mitterrand et se couler complaisamment dans le moule], dès lors qu'ils ont compris que ce sera elle ou eux !

Parce que s'il y a une rébellion de Ségolène Royal à l'égard de certaines moeurs socialistes, c'est d'abord contre son mentor de toujours qu'elle est dirigée : François Mitterrand. Les adeptes de Freud parleront de meurtre du père. Ségolène Royal semble avoir compris que la rénovation du Parti Socialiste passait par une véritable cure de dé-mitterrandisation, comme ailleurs on parlait de dé-stalinisation !

Laurent Fabius parlait d'un pacte de non agression entre lui, Dominique Strauss-Kahn et Martine Aubry, en vue des primaires pour l'élection présidentielle de 2012.

En attendant, les porte-flingues font leur boulot : préparer le terrain pour leur champion respectif, étant entendu qu'il ne devrait y avoir qu'un vainqueur et pas mal de cadavres. Mais il se peut aussi que le Parti des Supplétifs subisse ce qui arrive parfois lors de certaines tueries : qu'il n'y ait aucun survivant.

dimanche 25 avril 2010

Ni-Bur-Qab



Lu sur le site Internet lemonde.fr :

Amende pour une femme portant le niqab au volant de sa voiture...

"Deux agents à moto m'ont fait signe de m'arrêter", a-t-elle expliqué jeudi 22 avril à l'AFP. Elle leur a tendu alors ses papiers et ceux de la voiture et a dévoilé son visage pour que son identité soit vérifiée. "Et là, le policier m'annonce qu'il va me verbaliser à cause de ma tenue vestimentaire. Je lui dis alors qu'il n'en a pas le droit, que c'est de la discrimination pure et simple", a-t-elle poursuivi.

La conductrice a été sanctionnée suivant l'article 412-6 du code de la route, qui stipule que "tout conducteur doit se tenir constamment en état et en position d'exécuter commodément et sans délai toutes les manœuvres qui lui incombent. Ses possibilités de mouvement et son champ de vision ne doivent pas être réduits par le nombre ou la position des passagers, par les objets transportés ou par l'apposition d'objets non transparents sur les vitres".

(...)

"C'est laissé à la libre appréciation de l'agent verbalisateur. Cet agent a fait son travail. Il a estimé que, dans ces circonstances, il y avait un risque pour la sécurité", a précisé la direction départementale de la sécurité publique (DDSP).


Fin de citation

Au risque de faire de la peine à certains, j'affirme ici que la jeune femme a parfaitement raison de tenir bon, et je lui vois 99,5 % de chances de l'emporter devant les tribunaux. Et je suppose que d'autres ont dû faire la même analyse, puisqu'à l'affaire du niqab est venue se greffer une présomption de polygamie de la part du conjoint de la conductrice voilée, susceptible d'entraîner une déchéance de la nationalité française. Tout cela est parti d'une verbalisation pour cause de port de niqab on ne peut plus foireuse !

Par ailleurs, il suffisait d'entendre M. Eric Besson, ministre de (quoi déjà ?) l'immigration et de l'identité nationale, sur RTL (lundi 26 avril 2010), s'interrogeant sur l'opportunité de modifier une loi existante pour rendre cette sanction (la déchéance de la nationalité française), pour comprendre que les choses étaient plutôt mal barrées !

Autant dire qu'Eric Besson a enterré tout débat : dans cette affaire, l'État va droit dans le mur. Et une fois de plus, on se dit : damned, encore raté !

La conductrice verbalisée (*) estime n'avoir commis aucune infraction et refuse de payer l'amende (22 euros), ce que je lui aurais conseillé de faire, si j'avais été son avocat.

Le code de la route stipule que "tout conducteur doit se tenir constamment en état et en position d'exécuter commodément et sans délai toutes les manœuvres qui lui incombent. Ses possibilités de mouvement et son champ de vision ne doivent pas être réduits par le nombre ou la position des passagers, par les objets transportés ou par l'apposition d'objets non transparents sur les vitres".

Le port du niqab restreindrait, donc, le champ de vision de la conductrice, laquelle rétorque aux journalistes : "je vois aussi bien que vous."

Et c'est là que je m'en vais chercher des pièces à conviction sur l'Internet.

Le niqab restreint le champ de vision ? C'est possible, à ceci près qu'il y a un 'delta' (une marge plus ou moins grande) dans l'ouverture réservée aux yeux sur un niqab, ainsi que l'on peut le voir plus bas.












Comme on peut le voir sur les quatre clichés qui précèdent, un niqab peut laisser une fente juste assez large pour les yeux et pouvant s'élargir jusqu'à dégager la moitié du visage.

Et si les policiers commencent à verbaliser des conductrices porteuses de niqab, pour cause de champ de vision réduit, alors il va leur falloir aussi verbaliser tous les porteurs de lunettes à larges montures, à l'instar des deux modèles reproduits ci-dessous :





En clair, la conductrice et son avocat réclameront une expertise que le tribunal leur accordera sans mal. Et sur ce que l'on peut voir, ci-dessus, nul n'est besoin de sortir de Harvard pour comprendre que s'il peut y avoir une gêne (minime) dans la vision périphérique chez une porteuse de niqab (disons de l'ordre de 10 à 20 %), en cas de port de lunettes à larges montures, comme reproduites ci-dessus, l'entrave à la vision périphérique est totale, soit de l'ordre de 100 % !

On aurait pu également évoquer le cas du casque pour les conducteurs de deux-roues, par exemple.

En clair, si l'on verbalise en cas de port de niqab, il faudrait, a fortiori, verbaliser tous les porteurs de lunettes à larges montures ! Autant dire qu'il va falloir, dare-dare, voter une loi contre le port de lunettes de soleil dans les véhicules automobiles, le port de casque sur les deux-roues ! (Ben oui ! Sur une moto, un casque vous empêche de voir sur les côtés ; heureusement qu'il y a les rétroviseurs, comme dans les voitures !).

Et si le juge sent qu'il y a "deux poids et deux mesures", alors il déboutera le représentant de l'État.

Bref, cette femme va gagner son procès... Des policiers imprudents ont fait du zèle en la matière, ce qui est bien regrettable. Mais il ne fallait pas en rajouter !

Maintenant, il y a ce tohu-bohu autour de la présumée polygamie du conjoint de cette femme, avec le risque de déchéance de la nationalité française. Disons tout de suite que cet homme ne sera déchu de rien du tout, n'ayant pas pu se marier quatre fois devant un maire ! Il ne saurait, donc, être traité de polygame, à moins que l'on veuille nous faire croire que François Mitterrand aussi était polygame !

Pour le reste, quel merdier que ce régime entamé en mai 2007 ! Comment se départir de l'impression d'un "sauve-qui-peut" généralisé ou d'un "rien ne va plus" ? En mai 2007, les Français ont misé, à 53 %, sur le mauvais cheval. Pour ma part, depuis la campagne électorale de 2007, je n'ai pas varié d'un iota sur la question. Cet homme n'était pas taillé pour le job !

Et comme il fallait s'y attendre, il a installé un climat délétère dans l'espace politique et social, y compris dans l'appareil d'État, comme on a pu en juger dans une récente et calamiteuse affaire de rumeurs... Et comment s'étonner, dans ces conditions, que tout le monde soit stressé et à cran ? La grande question serait de se demander comment les Besson, Hortefeux, Alliot-Marie, Lagarde, Yade et consorts, vont-ils faire pour résister encore pendant deux ans à l'incroyable tension que ce mauvais chef leur impose ?

En tout cas, j'en vois une (Rachida Dati) qui, de son "exil" bruxello-strasbourgeois, doit boire du petit lait en ayant pris quelque distance avec l'incroyable merdier évoqué plus haut.



(*) Comme on peut le voir, il y a une marge entre d'une part, la manipulation, voire l'intimidation exercée sur de petites gamines de 12-13 ans, dans tel collège ou tel lycée, parce qu'elles porteraient un fichu sur la tête et, d'autre part, des musulmanes aguerries et disposant d'un gros Q. I. (**) ; on en croise pas mal dans les facs ! Car l'expérience montre qu'à l'âge adulte, les femmes portant niqab sont souvent bien plus instruites que la moyenne, donc plus vindicatives et bien plus difficiles à manipuler. C'est dire si c'est loin d'être gagné pour les laïcards et autres extrémistes voyant des signes religieux partout (avis émis par un fils de pasteur) !


(**) À propos du gros Q. I., à la réflexion, j'ai comme un doute, surtout après avoir entendu les arguments du "mari" de la conductrice, naturalisé français en... 1999 ?!

"Si on est déchoué de la nationalité parce qu'on a des maîtresses, alors il faut déchouer pas mal de monde..."

Bref, après un paquet d'années passées en France, il n'a toujours pas trouvé le temps d'apprendre le français, ni le Coran, d'ailleurs ! Ce guignol aurait le plus grand mal à citer une seule sourate autorisant la prise de maîtresses par un homme marié ! Voilà les terribles intégristes qui menaceraient la République. N'importe quoi !

samedi 17 avril 2010

Damned, encore raté !



Ils appellent ça comment déjà ? Un rétropédalage ?

On en aura connus, des rétropédalages, depuis 2007 ! Est-ce donc ce nouveau rétropédalage - et surtout l'implication décisive de Ségolène Royal - qui expliquent que Cécile Duflot souhaite voler au secours du gouvernement, à l'instar de ce qu'elle avait déjà fait avec la taxe carbone ?

Comme, visiblement, Mlle Duflot n'a pas le temps de lire la presse ni l'Internet, je lui dédie tout particulièrement cette succincte revue de presse sur l'après-tempête-Xinthia en Vendée et en Charente-Maritime.


Pour agrandir une image, cliquer dessus pour faire apparaître la loupe. Refermer l'image en actionnant les flèches de navigation (en haut/à gauche/retour-arrière).



Les préfets des deux départements, en première ligne aujourd'hui, ont précisé que le tracé n'était pas franchement négociable...




Des propriétaires de maisons condamnées envisagent des recours.



Nicolas Sarkozy a demandé lundi au gouvernement de s'assurer que les sinistrés de la tempête Xynthia ne seraient pas autorisés à rentrer chez eux si leurs logements sont situés dans des zones dangereuses.






François Fillon a longuement justifié mardi la décision de l'Etat de ne pas modifier le périmètre des "zones noires" fixant les habitations à détruire après la tempête Xynthia, tout en assurant...

On en était là du blocage et de l'intransigeance du gouvernement, lorsque..., Zorra (la renarde) est arrivée !








Et ne voilà-t-il pas que, mine de rien, le gouvernement recule !

Xynthia. Borloo et le malentendu ou Jean-Louis Borloo en mission de déminage...



Dans la série : "rions un peu", offrons-nous une petite chronologie sur lexpress.fr, qui commence comme ceci :



Après la tempête Xynthia, le gouvernement a mis en place des "zones noires", inhabitables, rebaptisées depuis "zones de solidarité". "Malentendu", comme le laisse entendre le ministre de l'Ecologie? Retour sur les déclarations - changeantes - du gouvernement.

7 avril: Luc Chatel, porte-parole du gouvernement, annonce la destruction de 1393 habitations inondées en Vendée et en Charente-Maritime, car situées en zones d'"extême danger", zones qu'il qualifie de "zones noires". Le ministre se montre ferme: "Il n'est pas acceptable de laisser les habitants se réinstaller dans leurs logements". Il explique les deux méthodes auxquelles l'Etat pourra recourir pour s'en assurer: "acquisition à l'amiable des biens" ou "procédure d'expropriation qui ne sera menée que si nécessaire".

En parallèle, le ministre de l'Ecologie, Jean-Louis Borloo, détaille le plan de zonage devant les députés: "un travail de cartographie a été fait pour désigner les zones jaunes, pour lesquelles on peut améliorer la protection et les zones noires où il y a un risque vital pour les populations". Il délivre le même message de fermeté que Luc Chatel: "La position de principe du gouvernement est claire: nous ne prendrons aucun risque vital pour les populations"...


Lire la suite...
lexpress.fr

Encore un coup de Ségolène Royal ?

En tout cas, après la déconfiture qu'ils ont récemment subie autour de la taxe carbone, certain(e)s politicard(e)s de l'écologie semblent vouloir en découdre avec la présidente de la région Poitou-Charentes ! Car, ne voilà-t-il pas que, sortant d'une longue période de léthargie, Cécile Duflot s'attaque à l'"irresponsabilité" de Ségolène Royal ?




Le but de la manip de Mlle Duflot était, évidemment, de créer le buzz ! Mais là, je me demande si elle ne s'est pas attaquée à plus forte et plus finaude qu'elle !

vendredi 16 avril 2010

Mamzelle Nunuche




Dans la série "Plus nunuche que moi, tu meurs !", je suis tombé, récemment (Journal du Dimanche, jdd.fr, 17 avril 2010), sur une interview de Cécile Duflot qui m'a laissé pantois. Un petit chef-d'oeuvre d'incompétence, d'amateurisme et de nunucherie.

Source :
http://www.lejdd.fr/Societe/Actualite/Duflot-Borloo-fait-preuve-de-courage-186727/




Extrait du papier :


Elle n’avait plus parlé depuis plusieurs semaines afin d’échapper aux polémiques internes de son mouvement. Pour son retour dans l’arène, jeudi sur Europe 1 et aujourd’hui dans cet entretien exclusif au JDD, Cécile Duflot ne mâche pas ses mots. L’écologiste, opposante irréductible à Nicolas Sarkozy, soutient pourtant le gouvernement dans sa décision de démolir les habitations situées en zone inondable. La position est courageuse, au moment où des habitants se révoltent contre l’Etat, défendus par l’avocate et eurodéputée écolo centriste Corinne Lepage, tandis que Ségolène Royal pousse les feux. Hier matin, sur France Inter, la présidente de la région Poitou-Charentes demandait la "suspension" du zonage. "Je ne comprends pas Ségolène Royal", répond Duflot, qui critique le "discours de simplicité" de l’ex-candidate à la présidentielle et lui oppose un "discours de courage".

Faut-il détruire toutes les maisons situées en zone noire ?

Il ne faut pas permettre que des gens habitent dans des endroits où ils risquent leur vie. Il faut mettre en application des décisions qui auraient dû l’être, pour certaines, avant la construction de ces maisons. Si ces habitations font toujours courir un risque mortel, il faut avoir le courage de les détruire, de manière convaincante et transparente, en expliquant les critères retenus pour définir les zones noires. Il faut du dialogue, il ne faut pas ajouter à la détresse des familles l’humiliation. Il faut traiter ce dossier avec une vraie humanité vis-à-vis des habitants mais aussi avec une vraie fermeté. Si les décisions prises sont justes, légitimes, il ne faut pas craindre de les confronter avec les habitants.

Ségolène Royal ou Corinne Lepage ont-elles tort de défendre les habitants de ces zones sinistrées ?

Je ne comprends pas une position qui consiste à risquer de maintenir des populations dans une situation de danger. Que diront-elles s’il y a une autre tempête ? Qu’on comprenne la détresse de ces familles, leur tristesse, qu’on puisse éventuellement discuter les périmètres si des découpages paraissent inadéquats, pourquoi pas. Mais mettre en cause le principe quand on sait qu’il y a eu plusieurs dizaines de morts, c’est irresponsable. Je ne comprends pas Ségolène Royal, je réfute le discours de simplicité. Il faut, au contraire, un discours de courage.

Que dites-vous aux familles qui refusent qu’on détruise les maisons dans lesquelles elles ont toujours vécu ?

Je leur dis que la question qui se pose quand on est responsable politique est "oui ou non continue-t-on à vous faire courir un risque ?". Et moi, je réponds non.

Mais ceux qui vivent sur place n’y sont pour rien…

Je ne dis pas que c’est simple, ou qu’il faut y aller la fleur au fusil. Si j’étais personnellement concernée, j’aurais sûrement le même type de sentiment. C’est compliqué mais il faut le faire. Je pense aussi à la personne de la DDE qui avait écrit un rapport expliquant le risque de submersion réel et le risque potentiellement mortel, rapport qui n’a pas été suivi d’effets, on ne peut pas dire "on ne savait pas", on ne voulait pas voir, ce n’est pas la même chose.

(...)

Y a-t-il d’autres endroits en France où il faudrait détruire des maisons construites en zone inondable?

La priorité des priorités est d’éviter de construire en zone inondable, il faut mettre en œuvre les plans de prévention et se garder des tentations sous couvert de modernité de desserrer certaines contraintes réglementaires. Nicolas Sarkozy pendant la campagne présidentielle parlait d’assouplir la loi littoral, par exemple. Pour les élus locaux, c’est très difficile, c’est pour ça que la puissance publique doit avoir un rôle significatif. Les élus locaux sont soumis à la pression des promoteurs, des populations. Il faut de la rigueur.

Aujourd’hui, vous êtes donc du côté de l’Etat et du gouvernement contre les élus locaux…

Oui, on ne peut pas ne pas s’interroger quand des élus ont signé des permis de construire pour des membres de leur famille, on sait que de telles situations existent. Donc il faut mettre en œuvre toutes les cordes de rappel pour éviter ces situations et protéger les populations. C’est vrai que certaines communes sont dans des situations financières telles que l’accroissement de la population leur semble la seule solution. Et le prix de l’immobilier a tellement flambé dans ces zones littorales que certains élus ne résistent pas. Les enfants qui ont grandi là-bas ont d’ailleurs du mal à continuer à habiter dans ces zones, tellement les prix sont élevés. On est favorables à une maîtrise foncière plus importante pour garder la main et lutter contre la spéculation immobilière dans certaines zones.


Vous donnez donc acte à Jean-Louis Borloo d’être un vrai écolo…

Je lui donne acte de faire preuve de courage politique, oui. Mais je ne dis pas que le tracé des zones noires est parfait, je n’ai pas d’avis techniques ni géographiques sur la question.

Vous venez de voir Daniel Cohn-Bendit. Depuis les régionales, vous vous divisez sur la suite à donner à Europe Ecologie, avec parfois des mots très vifs, vous n’avez pas l’impression de gâcher ce que vous avez construit avec des querelles internes ?

Il y a toujours ce risque, mais je suis optimiste et déterminée. Je n’ai pas toujours d’explication à l’attitude de Dany, parfois j’ai de la peine, mais ce n’est pas l’essentiel, il y a peu de divergences cruciales.

La présidentielle, ça vous tente ?

Toujours pas et j’en ai même marre qu’on me pose la question.

Cécile Amar - Le Journal du Dimanche

Vendredi 16 Avril





  • Autre son de cloche : ou la réponse du berger à la bergère...

  • (http://www.leparisien.fr/flash-actualite-politique/xynthia-royal-denonce-les-propos-immatures-de-duflot-sur-les-zones-noires-17-04-2010-890595.php)

    La présidente de Poitou-Charentes Ségolène Royal a qualifié samedi de "malveillants, politiciens ou immatures" les propos de Cécile Duflot (Verts) jugeant "irresponsable" sa position sur les zones noires définies après la tempête Xynthia.

    La secrétaire nationale des Verts explique samedi dans une interview au JDD ne pas comprendre la position de Mme Royal qui
    "consiste à risquer de maintenir des populations dans une situation de danger".

    "C'est irresponsable. Je ne comprends pas Ségolène Royal, je réfute le discours de simplicité. Il faut, au contraire, un discours de courage", a-t-elle expliqué en donnant "acte" à Jean-Louis Borloo de "faire preuve de courage politique" dans ce dossier.

    "Si ces habitations font toujours courir un risque mortel, il faut avoir le courage de les détruire, de manière convaincante et transparente, en expliquant les critères retenus pour définir les zones noires", a-t-elle expliqué.

    Ségolène Royal a réagi samedi dans un communiqué en s'étonnant "des propos malveillants, politiciens ou immatures tenus par Cécile Duflot" à laquelle elle conseille
    "vivement de venir voir sur le terrain la réalité de la situation".

    "Au lieu d'être méprisante, elle comprendrait alors pourquoi les 33 maires des communes concernées et les 8 associations de défense des sinistrés ont demandé à l'unanimité la révision du zonage et non pas, comme elle le laisse croire, la suppression du zonage", écrit l'ex-candidate socialiste à la Présidentielle.

    "En effet, poursuit-elle, faute de concertation, des endroits sinistrés ne sont pas intégrés dans les zones alors que d'autres y apparaissent sans raison".

    "Par ailleurs, nous demandons que l'Etat tienne sa parole, engage des travaux sur les digues et apporte les aides qu'il avait promises. La responsabilité est du côté de ceux qui sont au contact de la population avec transparence et qui viennent en aide aux sinistrés", a-t-elle conclu.

    Pour comprendre les tenants et aboutissants de la "querelle" initiée par Cécile Duflot, relisons les déclarations de Ségolène Royal, telles qu'elles ont été (mal) rapportées par Dominique de Montvalon dans France Soir (15 avril 2010).

    (...) La présidente de région a exigé, dans une lettre ouverte adressée à Nicolas Sarkozy et à François Fillon, la "suspension du zonage" et l'ouverture immédiate d'une vraie "concertation", digne de ce nom. (...) Mais Ségolène Royal, souhaitant (...) que chaque personne soit reçue "individuellement" pour connaître le montant des indemnités auxquelles elle a droit) et qu'un plan d'urgence soit mis en place pour accélérer "les travaux sur les digues" (...) s'est bien gardée de dire qu'il ne fallait pas de "zonage" dans les zones concernées. Elle réclame un "nouveau "zonage" à partir d'une "expertise contradictoire non contestée". Si elle se pose, pour les victimes, en recours, elle n'a pas emboîté le pas de ceux qui, sur le terrain, suggèrent (ou peu s'en faut) que de pareilles inondations dévastatrices seraient exceptionnelles et qu'on pourrait continuer à faire comme si... cela n'allait pas se reproduire...

    Quand on lit l'interview de Cécile Duflot, on se demande si elle a pris seulement le soin de lire les interventions de Ségolène Royal, avant de se lancer dans la diatribe.

    La journaliste :

    Opposante irréductible à Nicolas Sarkozy, [Duflot] soutient pourtant le gouvernement dans sa décision de démolir les habitations situées en zone inondable.

    Question : Mlle Duflot est du côté de l'Etat et du gouvernement... L'Etat, y compris Sarkozy ? Et dans ce cas, quel Sarkozy ? Celui de l'assouplissement de la loi littoral ou un autre ?

    Autre chose : ce soutien au gouvernement date de quand, sachant que la doctrine officielle a notablement évolué ?!

    Duflot : Il ne faut pas permettre que des gens habitent dans des endroits où ils risquent leur vie. (...) Si ces habitations font toujours courir un risque mortel, il faut avoir le courage de les détruire, de manière convaincante et transparente, en expliquant les critères retenus pour définir les zones noires. (...) Oui, on ne peut pas ne pas s’interroger quand des élus ont signé des permis de construire pour des membres de leur famille...

    Questions :

    1) D'où Cécile Duflot tient-elle l'information et sur quelle expertise se fonde-t-elle, selon laquelle la totalité des personnes vivant en zones dites noires seraient menacées de mort ?

    2) Sachant que des maisons inondées de dix centimètres d'eau ont été, dans un premier temps, vouées à la destruction, Cécile Duflot considère-t-elle que dix centimètres d'eau fassent courir un risque mortel aux habitants de ces maisons ? Et comment Mlle Duflot explique-t-elle que soixante centimètres d'eau fassent courir un risque mortel et pas un mètre soixante-dix, les reportages télévisés nous ayant montré des maisons en zone noire avec soixante centimètres d'eau, et d'autres hors de zone noire malgré une plus grande hauteur d'eau lors des inondations ?

    3) Par ailleurs, qu'est-ce que Mlle Duflot entend par zones noires, sachant que la formule a disparu côté gouvernemental pour devenir "zones de solidarité" ?

    Duflot : Je ne comprends pas une position qui consiste à risquer de maintenir des populations dans une situation de danger. Que diront-elles s’il y a une autre tempête ? (...) Mais mettre en cause le principe quand on sait qu’il y a eu plusieurs dizaines de morts, c’est irresponsable.

    Etonnant cheminement intellectuel que voilà ! Mlle Duflot n'est sûre de rien quant à la consistance des zones noires ni des critères retenus, mais elle n'en pose pas moins un "principe" inattaquable, de son point de vue. Au fait, il consiste en quoi, le principe évoqué par Duflot ?

    Duflot : Si ces habitations font toujours courir un risque mortel (...). Si les décisions prises sont justes, légitimes, il ne faut pas craindre de les confronter avec les habitants

    Autre chose : l'idée prêtée à Ségolène Royal, à savoir "maintenir des populations dans une situation de danger" est-elle compatible avec cette autre idée, avancée par Ségolène Royal, à savoir "recevoir chaque personne individuellement, pour qu'elle connaisse le montant des indemnités auxquelles elle a droit..." ? Est-ce qu'on indemnise des gens de la destruction de leur maison ou de leur maintien sur place ?

    Duflot : Je ne dis pas que c’est simple, ou qu’il faut y aller la fleur au fusil.

    Question : Cécile Duflot a-t-elle entendu Ségolène Royal dire que la situation était simple ? Et si la situation n'est pas si simple, à quoi rime l'interview de Mlle Duflot ?

    La journaliste : Vous donnez donc acte à Jean-Louis Borloo d’être un vrai écolo…
    Duflot : Je lui donne acte de faire preuve de courage politique, oui.

    Question : preuve de courage politique, oui, mais à quel moment ? Au moment des zones noires ou à celui des zones de solidarité ? Par ailleurs, le satisfecit délivré à Borloo se distingue-t-il de celui adressé au gouvernement ?

    La journaliste : Aujourd’hui, vous êtes donc du côté de l’Etat et du gouvernement contre les élus locaux…

    Duflot : Oui, on ne peut pas ne pas s’interroger quand des élus ont signé des permis de construire pour des membres de leur famille...

    Question : Cécile Duflot serait-elle en mesure de soutenir cette thèse (les quelque 1500 sinistrés de Vendée et de Charente sont, tous, des proches parents des élus signataires des permis de construire) devant un tribunal, à supposer que des sinistrés l'attaquent en justice pour diffamation ?

    La journaliste :

    La position [de Duflot] et courageuse, au moment où des habitants se révoltent contre l’Etat, défendus par l’avocate et eurodéputée écolo centriste Corinne Lepage, tandis que Ségolène Royal pousse les feux... Hier matin, sur France Inter, la présidente de la région Poitou-Charentes demandait la "suspension" du zonage.


    À ce propos, relire les déclarations de Ségolène Royal dans France Soir (vendredi 15 avril 2010) ou sur France Inter (16 avril 2010), dont il ressort que la journaliste du JDD déforme manifestement les faits. Mais il y a probablement une raison à cela : le copinage !

    Alors, imaginons une Cécile Duflot passablement frustrée de la tournure des événements lors des régionales : au lendemain des européennes, les sondages lui prédisaient une victoire possible sur les socialistes, avec l'espoir de virer en tête au premier tour des régionales, avec de fortes chances de finir présidente du conseil régional. Finalement, rien de tout cela ne s'est produit. Et ne voilà-t-il pas que, les élections à peine terminées, les péchés mignons des écolos rappliquent ventre à terre, cette fois sous la forme d'allusions perfides, voire d'une attaque en règle de Daniel Cohn-Bendit (on aura admiré la discrétion de Duflot et de son intervieweuse sur la question !) contre la cheftaine des Verts ?

    Il fallait donc, dare-dare, se trouver un bouc émissaire. Donc, j'appelle une copine travaillant au JDD, et dans la précipitation, dans le coin d'un bistrot, on concocte cette interview de complaisance, archi-bâclée, tant par une journaliste plus qu'approximative dans sa préparation, que par une écologiste, diplômée de l'enseignement supérieur, mais dont le discours a la tenue de celui d'une caissière de Prisunic (pardon aux caissières de Prisunic !).

    Je lui [Borloo] donne acte de faire preuve de courage politique, oui. Mais je ne dis pas que le tracé des zones noires est parfait, je n’ai pas d’avis techniques ni géographiques sur la question.

    Voilà qui ne manque pas de sel, venant de la Secrétaire nationale du principal parti écologiste de France ! Quel aveu ! Si j'étais militant chez les Verts, j'exigerais la démission immédiate de Cécile Duflot pour cette incroyable démonstration de nunucherie et d'incompétence.

    J'observe, en passant, le silence assourdissant des Verts de Vendée et Charente-Maritime, que Mlle Nunuche n'a pas dû prendre la peine de consulter, pas plus qu'elle n'a pris le temps de potasser son dossier, se rapprocher des sinistrés de la tempête... Bref, du travail d'amateur.

    Entre nous, malgré les apparences, je ne suis pas (encore) un fan de Ségolène Royal, n'étant même pas socialiste. Mais depuis que j'observe sa trajectoire politique (cf. alors ministre de la famille, elle fut la première et la seule à combattre avec détermination le bizutage dans les grandes écoles, cette prétendue tradition intouchable ; et le bizutage a fait long feu !) l'objectivité la plus élémentaire vous force à admettre que cette femme a un talent rare, réhaussé - par un effet de contrepoint - par la stupidité et l'inconsistance de la plupart de ses adversaires.

    Quant aux Verts, ce mouvement politique plein de bonnes idées, mais apparemment voué à être dirigé par des neuneus et des nunuches, si les élections régionales avaient lieu aujourd'hui, il y a fort à parier qu'après les insultes de Cécile Duflot aux sinistrés de la Côte Atlantique, les écolos, notamment ceux de Poitou-Charentes passeraient sous la barre des 10 %.

    Un sacré cadeau fait à Ségolène Royal par Cécile Duflot !

    Neuneu





    Jean-Marc Morandini est, paraît-il, un des grands manitous de la blogosphère, de la presse écrite (une chronique quotidienne dans les journaux gratuits du groupe Bolloré), de l'audiovisuel (une quotidienne sur Europe 1) et une émission sur Direct 8... N'en jetez plus !

    La chronique de Morandini reproduite ci-dessus est extraite de Direct Soir (29 mars 2010) mais on pouvait la lire également dans Direct Matin. Elle commence comme ceci :

    Mauvais esprit (...). Le choix était cornélien, hier soir, (c'est moi qui ajoute les virgules) entre Nouvelle Star, sur M6, et New York section criminelle, sur TF1. Je dois avouer qu'après avoir longuement hésité, j'ai choisi TF1 et cette série que j'adore du fait de la qualité de ses personnages.

    Fin de citation.

    Mon propos n'était pas de corriger les fautes de ponctuation du papier de Morandini (tout le monde, dans la presse française, commet des fautes de ponctuation - et s'il n'y avait que ça ! -, y compris dans Le Monde et Le Figaro, le journal aux... - combien déjà ?! - x académiciens français !), je vous rassure.

    Mon attention a été attirée par tout autre chose : Morandini, le pape de la blogosphère, qui doit avoir des comptes sur Facebook et Twitter (je n'en ai point.), parle de choix cornélien au moment de regarder une émission à la télévision.

    Personnellement, je ne suis pas un gros consommateur de télévision. Il m'est même arrivé de passer une année entière sans téléviseur : j'emménageais dans un tout petit studio et il a fallu choisir entre la (grosse) télé et deux ordinateurs (avec deux gros écrans). Et comme je n'avais pas l'intention de me passer de mes ordinateurs, j'ai viré la grosse télé.

    J'ai fini par racheter une télé, à écran plat. Une petite merveille que cet écran plat !

    La TNT ? Bof ! À boire et à manger, avec les NT1, les NRJ12, 24, W9, et j'en passe. Je suis même tombé, un jour, sur... Papa Schultz, que j'avais entrevue naguère sur M6, je veux dire il y a quoi... vingt ans ! Des re-re-re-diffusions de vieilles séries américaines, c'est ça la TNT.

    Par chance, il y a RFO, dont je ne rate jamais les infos, rien que pour avoir un peu de soleil dans ma piaule, même après minuit. Et puis, RFO, ce sont aussi des documentaires, des concerts (je pense à un aniversaire de Mandela, avec un parterre de stars, dont Stevie Wonder et Alicia Keys), du RAP, du reggae... J'ai découvert, par exemple, sur RFO, une formidable chanteuse antillaise : Valérie Louri, absolument inconnue au bataillon, ce qui est proprement scandaleux. À croire que les DOM-TOM, ce n'est pas la France ! Et puis, RFO, c'est vraiment la chaîne de la diversité. Ici, il n'y a plus de minorités visibles ou invisibles !

    Mais revenons à Morandini. Choix cornélien, dit-il. Et c'est là que je me gausse ! Parce que, même si je ne suis pas un gros consommateur de télévision, je commence à avoir un stock conséquent d'archives télévisées, et il m'arrive même de regarder (longtemps après) plusieurs émissions diffusées simultanément.

    C'est pourtant simple ! Je suis allé, un jour, dans une grande surface de bricolage, et je me suis offert un décodeur TNT (le téléviseur en possède déjà un, certes.) muni d'une prise USB. Et sur la télécommande du décodeur, il y a des boutons permettant d'enregistrer et de lire à partir d'un périphérique USB. Prix du décodeur : 34 euros. Du coup, j'ai pu m'offrir deux décodeurs. Ce qui revient tout de même infiniment moins cher que ces gros enregistreurs à disque dur qu'on trouve également dans le commerce, et dont le prix tourne autour des 260 euros.

    Et voilà comment, plusieurs fois par semaine, je peux m'offrir les enregistrements de pas mal d'émissions, même simultanées, comme le toujours formidable "Vu du ciel", un grand nombre de documentaires sur RFO, la Cinquième ou Arte, les Ce soir ou jamais de Taddéi ou même, tout récemment, la version longue de C'est pas sorcier, sur France 3.

    Du coup, je peux regarder un match de foot, un débat, tout en enregistrant autre chose...

    Le fait est que, lorsqu'on est capable de passer une année entière sans télé, on se voit mal - je me vois mal ! - poser mes fesses dans un fauteuil, tous les soirs, à une heure que d'autres auraient choisie pour moi. J'entends regarder la télévision quand je veux.

    J'adresse, donc, un petit conseil à Jean-Marc Morandini : faire l'acquisition d'un (voire de plusieurs) décodeur(s) TNT à prise USB, et arrêter de regarder la télévision à la manière de Grand-papa : les fesses dans un fauteuil, tous les soirs, à la même heure. Du coup, il pourra donner plus de lustre à sa vie culturelle : Paris, c'est plein de salles de théâtre, de cinémas, de salles de concert.

    Je serais bien retourné revoir le formidable Treemonisha, de Scott Joplin, dont j'ai vécu, tout récemment, la création française au Théâtre du Châtelet. Un bonheur !

    jeudi 15 avril 2010

    La petite France !




    Constitution de la Cinquième République

    Article 16, version de 1958

    Lorsque les institutions de la République, l'indépendance de la Nation, l'intégrité de son territoire ou l'exécution de ses engagements internationaux sont menacés d'une manière grave et immédiate et que le fonctionnement régulier des pouvoirs publics constitutionnels est interrompu, le Président de la République prend les mesures exigées par ces circonstances, après consultation officielle du Premier Ministre, des Présidents des assemblées ainsi que du Conseil Constitutionnel. Il en informe la Nation par un message.


    Ces mesures doivent être inspirées par la volonté d'assurer aux pouvoirs publics constitutionnels, dans les moindres délais, les moyens d'accomplir leur mission. Le Conseil Constitutionnel est consulté à leur sujet.

    Le Parlement se réunit de plein droit.

    L'Assemblée Nationale ne peut être dissoute pendant l'exercice des pouvoirs exceptionnels.


    Révision du 4 février 2008

    Art. 16. - Lorsque les institutions de la République, l'indépendance de la Nation, l'intégrité de son territoire ou l'exécution de ses engagements internationaux sont menacées d'une manière grave et immédiate et que le fonctionnement régulier des pouvoirs publics constitutionnels est interrompu, le Président de la République prend les mesures exigées par ces circonstances, après consultation officielle du Premier Ministre, des Présidents des assemblées ainsi que du Conseil Constitutionnel.

    Il en informe la Nation par un message.

    Ces mesures doivent être inspirées par la volonté d'assurer aux pouvoirs publics constitutionnels, dans les moindres délais, les moyens d'accomplir leur mission. Le Conseil Constitutionnel est consulté à leur sujet.

    Le Parlement se réunit de plein droit.

    L' Assemblée Nationale ne peut être dissoute pendant l'exercice des pouvoirs exceptionnels.

    Après trente jours d'exercice des pouvoirs exceptionnels, le Conseil constitutionnel peut être saisi par le Président de l'Assemblée nationale, le Président du Sénat, soixante députés ou soixante sénateurs, aux fins d'examiner si les conditions énoncées au premier alinéa demeurent réunies. Il se prononce dans les délais les plus brefs par un avis public. Il procède de plein droit à cet examen et se prononce dans les mêmes conditions au terme de soixante jours d'exercice des pouvoirs exceptionnels et à tout moment au-delà de cette durée.


    L'Etat français

    Acte constitutionnel n°2

    Art. 1er. Le chef de l'Etat français a la plénitude du pouvoir gouvernemental, il nomme et révoque les ministres et secrétaires d'Etat qui ne sont responsables que devant lui.

    Art. 2. Il exerce le pouvoir législatif en Conseil des ministres.

    Art. 3. Il promulgue les lois et assure leur exécution (…)


    Acte constitutionnel n° 3

    Art. 2. Le Sénat et la Chambre des députés sont ajournés jusqu'à nouvel ordre.

    Fait à Vichy, le 11 juillet 1940



    Que dire des extraits de lois constitutionnelles qui précèdent ?

    Que, contrairement à la quasi-totalité des régimes démocratiques - lesquels, en Europe occidentale en tout cas, qu'il s'agisse de monarchies constitutionnelles (Espagne, Suède...) ou de républiques (Allemagne, Autriche...) sont centrés autour d'un parlement qui contrôle le gouvernement -, tous les régimes autocratiques ont en commun la volonté de centrer leur système constitutionnel autour d'une (seule) personne : le chef de l'État, le caudillo, le Duce, le Führer, le Raïs, le dictateur..., comme on voudra l'appeler.

    Lu dans Le Monde-Télévisions du 19 au 25 avril 2010, à propos de la diffusion d'un documentaire sur France 3 :

    Et De Gaulle créa la Cinquième (...). "Une Constitution n'est pas faite pour un homme. Qui exercera demain ces pouvoirs considérables ?" En septembre 1958, la mise en garde de Pierre Mendès France est inaudible. Tous les moyens, en métropole comme en Algérie, sont alors mis au service du "oui" au referendum organisé par le général de Gaulle pour légitimer les nouvelles institutions qu'il préconise. Revenu au pouvoir quatre mois plus tôt, dans des conditions d'une "légalité douteuse", comme le rappelle l'historien Michel Winock, de Gaulle s'est appuyé sur son prestige pour obtenir le soutien du peuple français.

    Fin de citation


    "Pourquoi voulez-vous qu'à soixante-sept ans je commence une carrière de dictateur ?", s'offusqua, un jour, Charles de Gaulle, prenant les journalistes à témoin.

    On aurait pu lui répondre que :

    1) il n'y a pas de fumée sans feu !

    2) les chiens ne font pas de chats !

    lundi 12 avril 2010

    Inepties...




    Sylvie Kerviel, dans le supplément Radio-Télévision du Monde. Je reproduis in extenso...


    (N. B. Pour agrandir une image, cliquer dessus pour faire apparaître la loupe... Refermer l'image en actionnant les flèches de navigation (retour arrière).

    À chacun son métier...

    Fallait-il livrer à la police les noms des présumés pédophiles que le journaliste de l'agence Capa, Laurent Richard, a repérés lors de son enquête pour le magazine "Les Infiltrés", diffusé mardi 6 avril sur France 2 ? Non. À chacun son métier. La police enquête avec ses moyens, qui ne sont pas ceux d'un reporter...

    Ce papier est un tissu d'inepties car rédigé par quelqu'un qui, visiblement, souffre de connaissances cruellement lacunaires !

    Sylvie Kerviel :

    "Pour approcher au plus près les pédophiles, il s'est en effet, selon le principe du magazine "Les infiltrés", fait passer pour l'un d'eux. Au risque, pourquoi pas, de se poser lui-même en justicier."

    Voilà qui est faux ! Le journaliste surfe sur Internet de manière anonyme, en ayant recours à un pseudo. Mais on le voit bien se présenter aux pédophiles en tant que journaliste !

    La police enquête avec ses moyens...

    C'est là que Mme Kerviel aurait besoin que quelqu'un lui rafraîchisse la mémoire.

    "Police" est un terme polysémique, ce qui veut dire qu'il prend plusieurs sens. Pensons à 'police des moeurs', qui suggère un corps chargé de traquer les atteintes aux bonnes moeurs, mais également la "politique" même appliquée par ledit corps, à savoir l'ordre public qui sied à la bonne marche de toute société dite civilisée.

    'Police' désigne donc à la fois un organe : le corps administratif des policiers, mais également une mission : l'ordre social.

    Mme Kerviel a, malheureusement pour elle, retenu l'organe, en oubliant la mission assignée audit organe, sans laquelle ce dernier n'a aucune raison d'être. Mais elle oublie autre chose : l'organe policier n'enquête pas pour enquêter, mais pour être au service d'une autre mission : la Justice, autre terme polysémique, puisqu'il désigne à la fois l'appareil administratif judiciaire, dont la mission est, précisément, de rendre la Justice !

    Cette méconnaissance de la sémantique explique que Sylvie Kerviel se répande en inepties dans son papier du Monde.

    Observons, en passant, cette lubie des journalistes de la presse écrite, à s'ériger en censeurs de ce que font leurs confrères et consoeurs de l'audiovisuel, la réciproque n'étant pas vraie : dans l'audiovisuel, on a droit, la plupart du temps, à des revues de presse objectives qui se distinguent foncièrement des véritables tribunaux populaires dressés par la presse écrite à l'égard de la presse audiovisuelle.

    Mais revenons à notre propos du départ, à savoir la non prise en compte de la complexité même du concept de 'police'.

    Tout le monde sait, ou devrait savoir, que la démocratie consiste dans le gouvernement du peuple par le peuple, ce dernier pouvant déléguer ses pouvoirs, sans jamais s'en départir complètement. Ce qui veut dire que ceux qui agissent au nom du peuple ne sont que des délégués. Et en la matière, Justice et Police agissent au nom du Peuple, sans jamais supplanter ledit Peuple. Et le Peuple, c'est qui, sinon la communauté des citoyens, autant dire tout le monde.

    Par voie de conséquence, que la police (organe administratif) effectue des missions de bonne police en vue d'assurer la sécurité des citoyens ne dispense en aucune façon lesdits citoyens de leurs prérogatives, car en démocratie, l'Etat, c'est eux !

    Il s'ensuit que la formule de Sylvie Kerviel : "A chacun son métier." ne veut strictement rien dire : la mission de faire régner l'ordre et la justice incombant, en démocratie, à tous les citoyens, avec l'assistance de certains organes, dont la police, la gendarmerie, l'appareil judiciaire. Les jugements rendus par les juridictions françaises ne sont-ils pas assortis de la formule : "Au nom du peuple français." ?

    Mais voyons les choses un peu plus dans le détail. Soit un quidam quelconque, disons un automobiliste, découvrant qu'un rocher menace de se détacher d'une falaise, avec le risque d'écrabouiller les automobilistes en contre-bas. Que va-t-il faire ? Va-t-il se dire : je n'appartiens pas à la DDE (Direction Départementale de l'Equipement), donc ça ne me concerne pas ? Et si le même quidam aperçoit un psychopathe échappé d'un hôpital psychiatrique et recherché par toutes les polices, va-t-il se faire la même réflexion, à savoir qu'il n'appartient pas à la gendarmerie, donc le déséquilibré en vadrouille ne le concerne en rien ?

    Y a-t-il une différence entre dénoncer un fou qui risque de s'en prendre à des gens, et signaler un rocher qui menace de s'effondrer sur une route ?

    La secrétaire du Syndicat National des journalistes (SNJ) de France 2, Dominique Pradalié, a eu raison de rappeler que, "quand un journaliste est dans le cadre de son métier, c'est la loi sur la protection des sources qui s'applique", ajoutant, au sujet de la démarche du reporter : "On voudrait ruiner le métier qu'on ne s'y prendrait pas autrement." (Sylvie Kerviel)

    Si elle a dit ça, alors Madame Pradalié aussi a tout faux ! On pourrait s'amuser à remplacer, dans sa déclaration, "journaliste" par "prêtre catholique", ce qui aurait pu donner ceci :

    "Quand un prêtre catholique est dans le cadre de son métier, c'est la loi sur le secret de la confession (cf. le droit canon) qui s'applique"...

    JT de 20 h sur TF1, 12 avril 2010. Un reportage est consacré à la pédophilie chez les prêtres catholiques, avec interview d'un prêtre pédophile, anonyme, qui dénonce le silence de l'Eglise : "ce silence est destructeur", déclare-t-il.

    De fait, un évêque à qui un prêtre pédophile s'était confié, a fait jouer le secret de la confession. Le prêtre a pris dix-huit ans aux assises, et l'évêque a écopé d'une peine de prison avec sursis, pour non dénonciation...

    Les journalistes devraient, donc, savoir qu'au-dessus de leur code de déontologie, il y a le droit, en l'occurrence le Code pénal ! Et dans les violations du code pénal, il y a, notamment, l'entrave à la Justice et la rétention d'informations.

    C'est précisément cela qui a justifié la condamnation du prélat susmentionné. Parce qu'il y a ce que pense la représentante du SNJ, et il y a ce que pense le procureur de la République ou le magistrat instructeur. Ceux-là ont pour mission essentielle de faire régner l'ordre public. Et c'est précisément cela qui explique, par exemple, que Roman Polanski soit toujours en butte au zèle du district attorney..., et ce, malgré la volonté de sa victime présumée d'abandonner sa plainte et de voir l'affaire close. Le fait est que l'ordre public est une norme supérieure à toutes les autres, une exigence qui ne dépend en rien de la volonté de la victime éventuelle d'un crime.

    Alors, imaginons une situation simple : Dupont, journaliste, recueille les aveux d'un dangereux violeur multirécidiviste, lequel lui avoue toutes ses "conquêtes", ainsi que le fait de s'intéresser à une voisine bien mignonne. Pour ne pas décevoir Madame la présidente du syndicat des journalistes, Dupont décide de garder certaines informations sensibles sous le coude. Le violeur récidive peu après, sur sa si mignonne voisine de huit ans, mais il parvient à échapper à la justice dans un premier temps, car, malgré la garde à vue, les policiers n'ont rien pu en tirer, faute de preuves et d'aveux. Que fait le magistrat instructeur, qui découvre, incidemment, que le violeur n'est autre que le témoin récemment interviewé par Dupont, dans le cadre d'un reportage ? Il fait perquisitionner le domicile et le lieu de travail de Dupont, fait saisir les disques durs de ses ordinateurs, sur lesquels les enquêteurs découvrent la fameuse confession du violeur, avec les fameuses preuves...

    Vous pariez combien que Dupont, le journaliste, risque de se retrouver devant une cour d'assises et de ne pas être journaliste pendant quelque temps ? Mais même s'il échappait aux assises (on imagine le tollé du côté de la corporation, avec les cris d'orfraie contre l'intolérable atteinte aux droits sacro-saints des gens de presse !), notre journaliste devrait bel et bien être condamné au pénal, n'en déplaise à Mme Kerviel !


    Petit supplément illustré (lu dans Marianne, 10 au 16 avril 2010, p. 12).

    Encore un qui n'a rien compris et aurait besoin de cours (du soir) de droit et de sémantique, afin de se faire expliquer le sens de l'expression : "ordre public".



    Autre chose :

    mercredi 7 avril 2010

    Merci à D.D.V !


    Merci à Dominique de Villepin de nous avoir rappelé, ainsi qu'à tous ces petits et grands nigauds et autres bonapartistes de bas étage, de gauche comme de droite, que la Cinquième République avait été initiée par un général bonapartiste (le pléonasme !) qui n'avait que faire de la politique des partis. De fait, l'élection à la présidence de la République est la rencontre entre un homme/une femme et le peuple, sans l'intermédiation d'un quelconque parti politique. Et sur ce plan, Dominique de Villepin a mille fois raison. Du reste, la constitution est très claire là-dessus : les candidats à l'élection présidentielle doivent pouvoir s'appuyer sur 500 parrainages d'élus. Point.

    "Comment voulez-vous qu'un gaulliste puisse participer à de telles procédures", s'est exclamé l'ancien Premier ministre au Grand Jury RTL-LCI-Le Figaro où on lui demandait s'il se présenterait à des primaires (à l'UMP) au cas où il serait candidat en 2012. "C'est totalement contraire à la tradition politique qui est la mienne. Quand on a des convictions et qu'on estime qu'on est bien placé pour les défendre, on les défend. On ne passe pas à travers des moulinettes pour entrer dans des procédures complexes", a-t-il ajouté. "Ce n'est pas mon esprit et ce n'est pas l'esprit du gaullisme", a-t-il insisté.



    Petit rappel à l'intention de tous ceux qui vont s'empresser de lancer des critiques contre Dominique de Villepin : en 1995, il était inimaginable que le RPR, parti gaulliste, organisât quelque primaire que ce soit entre Jacques Chirac et Edouard Balladur, parce qu'en la matière, les primaires s'appellent le premier tour de la présidentielle ! Et c'est à ce petit détail que l'on saura si l'UMP, née en grande partie de l'ancien RPR, a hérité des moeurs gaullistes ou s'en est définitivement éloignée, parce qu'une UMP gaulliste n'organisera jamais de primaires en vue d'une élection présidentielle.


    Dominique de Villepin fait bien de rappeler aux uns et aux autres cette vérité première, à savoir que les primaires, ce n'est pas gaullliste, et que tant que l'on sera en Cinquième République, ce sont les moeurs gaullistes qui prévaudront.

    Quant à cette autre critique, selon laquelle De Villepin serait disqualifié comme candidat à la présidentielle, lui qui n'a jamais affronté le suffrage universel, j'aimerais simplement que l'on me rappelle les victoires électorales d'un Georges Pompidou ou d'un De Gaulle, avant qu'ils ne se présentent à la présidentielle.

    Mais j'en entends qui s'étonnent :
    "comment peut-on être de gauche et prendre parti pour un bonapartiste comme Dominique de Villepin ?"

    Mais c'est tout simple ! Je ne soutiens pas l'homme de droite, Dominique de Villepin ; j'estime simplement que
    le bonapartisme étant une invention de droite, un bonapartiste de droite sera toujours plus qualifié en la matière qu'un bonapartiste de gauche (!!!), dès lors qu'un bon original vaut toujours mieux qu'une pâle copie.

    Et, par voie de conséquence, j'estime que l'honneur de la gauche serait de proposer autre chose, comme Ségolène Royal a entrepris de le faire en 2007, avec sa proposition importante sur l'instauration d'une Sixième République, parce qu'elle au moins a compris que ce régime - usé, à bout de souffle, à en croire Jack Lang après son élimination de l'élection présidentielle de 1995 - n'avait pas grand chose de démocratique et, surtout, faisait de la France une anomalie au sein des démocraties parlementaires européennes.

    Des démocraties européennes où l'on doit être mort de rire en découvrant la nième turpitude survenue au sein de la cour du roi de France.

    À propos du climat délétère provoqué par certaine rumeur visant l'hôte de l'Élysée et son ex-mannequin d'épouse, voici ce qu'on pouvait lire sur rmc.fr (7 avril 2010) :

    Le député socialiste François Hollande a dénoncé sur i-Télé : "Mais où est-on, dans quel régime est-on, comment est-on tombé aussi bas ?", a ajouté l'ancien premier secrétaire du PS. "Tout cela est nauséabond et critiquable".

    Nauséabond et critiquable. Nauséabond..., comme un cadavre en décomposition ? Il faut dire qu'en matière de tartufferie, François Hollande mériterait une belle médaille, au moins en argent ! À moins que l'ancien premier secrétaire et apparatchik de longue date de la rue Solférino ne nous fasse une crise d'amnésie, ou un Alzheimer précoce, qui lui ferait oublier, par exemple, le suicide de François de Grossouvre en plein palais de l'Elysée, les écoutes téléphoniques organisées dans le même palais, la barbouzardise pilotée depuis le même palais et dirigée contre Greenpeace, dans le port d'Auckland, en Nouvelle-Zélande. Un crime d'Etat, commis en territoire ami, en temps de paix, sous une présidence socialiste, sans que jamais l'on entende une seule protestation de François Hollande ni de quelque dignitaire socialiste que ce soit. Et voilà cet apparatchik qui vient donner dans l'indignation à deux balles ! Ce qui me fait penser à l'indignation toute empreinte de pharisaïsme d'un autre apparatchik socialiste, celui-là même qui officiait en qualité de premier ministre durant l'affaire Greenpeace, je veux parler de Laurent Fabius, lequel, à propos de l'affaire Clearstream, s'est fendu de ce réquisitoire :

    "Dans n'importe quelle démocratie, le gouvernement serait tombé !"

    Tout le monde sait qu'à la suite de l'attentat contre Greenpeace, l'ensemble du gouvernement de Laurent Fabius est tombé !

    Pauvres socialistes, ou plutôt, pauvres social-bonapartistes !

    Un demi-siècle qu'ils nous font le coup de l'indignation sélective, après François Mitterrand, l'homme du pamphlet contre "le coup d'Etat permanent", et auteur ou, à tout le moins, instigateur des turpidudes susmentionnées. Un demi-siècle que la social-bureaucratie française se fout du monde ! Et voilà que l'on nous annonce des primaires socialistes pour désigner celui ou celle qui aura la tâche de se faire élire candidat(e) au poste de conservateur en chef du régime bonapartiste - ou de ce qu'il en reste - érigé par Charles de Gaulle, ce régime d'inspiration sud-américaine (cf. Simon Bolivar, Juan Perón, etc. ; de fait, ce qu'on appelle "gaullisme" en France n'est qu'une re-sucée de ce que les Sudaméricains connaissent depuis fort longtemps, sous des formes diverses, les avatars étant nommés sandinisme, peronisme, bolivarisme, etc.), fort prisé dans les républiques bananières, pétrolières, caféyères, arachidières, cacaoyères... du monde entier, notamment en Afrique et en Amérique du Sud, un régime qui voit, par exemple, des députés, élus au suffrage universel direct, réduits au statut de godillots que l'on somme de se taire quand le chef (el caudillo) parle, ou de cautionner toute décision émanant du chef ou de l'un de ses conseillers (lesquels ont plus de poids que les élus, c'est bien connu !), comme si c'est à lui ou à eux (les conseillers) qu'ils (les députés) devaient leur élection.



    Du coup, le petit peuple, qui n'est pas si bête, se dit que tout ça n'est pas pour lui, d'où sa forte propension à rester chez lui les jours d'élection.