mardi 13 janvier 2009

Gourdes et maquereaux










RTL, première radio de France, NRJ, première radio sur les jeunes, Skyrock, première radio Rap et R'n B, forte progression de l'audience d'Europe 1, BFM, première chaîne Info à la télévision, France Infos, première radio d'infos, etc.

Source unique de tous ces communiqués (faussement) triomphaux : la firme Médiamétrie, que j'ai coutume d'appeler ME(R)DIAMETRIE : principale responsable de la merdiocratisation des programmes de télévision et de radio en France, de la disparition de tant de programmes intelligents, vite remplacés par des jeux et talk shows de m...

Et quand Duhamel dit "devoir d'audience", tout le monde a compris que les sondages de ME(R)DIAMETRIE vont continuer de tomber tous les jours, repris par les gourdes et crétins de service sur RTL, Europe 1, France Infos, France Inter, voire Le Monde...



13 millions de téléspectateurs par-ci, 7,5 millions par-là, et encore 3 millions par-là, record d'audience par-ci, excellent score par-là... Ces organes de presse font-ils de l'information ou de la propagande, étant entendu qu'en la matière, ils sont juges et parties ? Et comment accorder la moindre crédibilité à ce genre de manipulation ?

Parce qu'il faut bien se poser la question de l'objectivité des organes de presse concernés, par rapport aux sondages de Me(r)diamétrie : n'est-il pas, en effet, étrange de constater que le grand public ignore tout ou presque de ce fameux organisme de sondages, qui semble s'exonérer des règles régissant le secteur ?

Me(r)diamétrie est, en effet, le seul organisme de sondages qui se permette de ne jamais afficher la fiche technique ad hoc, pourtant impérative, tout en affichant des résultats en millions de téléspectateurs, les deux paradigmes étant parfaitement incompatibles l'un avec l'autre. En effet : si l'on affiche une notice du type: sondage effectué auprès d'un panel de 3100 foyers, ce qui est le cas chez Me(r)diamétrie, il est absolument inimaginable que l'on affirme, dans la foulée, que telle chaîne a obtenu huit millions de téléspectateurs, telle autre 6,5 millions, etc., tout comme il est invraisemblable d'afficher une précision de l'ordre de la dizaine de téléspectateurs, comme cela nous est annoncé quotidiennement par la gourde de service du matin, sur RTL et autres crétins et idiots de service sur Europe 1, France Inter, France Infos, etc.

Voilà donc des organes de presse (TF1, M6, Europe 1, Le Monde, Télé Sept Jours, Télé Star, Télé Machin, Télé Chose..., RTL, Europe 1, France Inter, France Infos, etc.) pris en flagrant délit de publication de fausses informations. Désinformateurs professionnels, donc, qui choisissent délibérément de bidonner des informations, en dissimulant à leur public l'information essentielle : un panel microscopique de 3100 foyers. Tout le reste est bidon !

Et c'est là qu'on s'interroge sur les vraies motivations de France Télévision, de continuer à pratiquer ce culte des sondages bidonnés. Parce qu'enfin, les statistiques sont claires : ce système audimatesque n'a qu'un gagnant : TF1, qui peut, à juste titre, jouer les triomphateurs, grâce à des sondages bidonnés. Et que fait France Télévision ? Elle se couche !

Il faut dire que la tradition vient de loin, le premier grand responsable de cette couillonnade étant Hervé Bourges, ce donneur de leçons ! Car c'est bien lui qui a engagé France Télévision dans la course à l'audimat, les autres n'ayant fait qu'enfoncer le clou dans la marche à la dépendance par rapport à TF1, une sorte de téhefunisation. Et voilà comment le service public de télévision est devenu le chien-chien de TF1, se contentant des miettes d'audimat laissées par la Une...

Car, entre nous, comment ils font, les de Carolis, les Duhamel, pour ne pas se sentir humiliés par le fait de devoir toujours avoir TF1, cette chaîne bas de gamme, comme Alpha et Oméga ?

Une révolution socioculturelle ? Chiche ! Mais celle-là passe nécessairement par la libération du service public de l'audiovisuel du cordon ombilical qui le relie si étroitement, depuis plus de 20 ans, à la chaîne de Bouygues. En fait de cordon ombilical, je préfère parler de laisse, celle qui relie le toutou ou le chienchien à sa maîtresse : "Fais ici !", "Fais pas là", "Assis !", "Couché !"

Imaginez, une seconde, que le "roi de France" ait eu de l'imagination, et qu'au lieu de sortir de son chapeau cette histoire de fin de la publicité sur France Télévision et RadioFrance, il ait imaginé une expérience toute simple : deux semaines sans audimat sur les chaînes publiques, juste pour voir comment elles pourraient travailler sans la pression audimatesque.

Pas deux semaines sans pub mais deux semaines sans audimat, juste pour voir !

Au fond, il sert à quoi, cet audimat ? Je veux parler de cet audimat payé par France Télévision et Radio France ? Parce qu'il semble que de l'argent public soit injecté en masse dans les caisses de ME(R)DIAMETRIE, cette usine à bidonner les sondages, le tout pour un rendement plus que discutable.

On pensait que c'était aux annonceurs de chercher à apprécier l'étendue du retour sur investissement (publicitaire) en commandant les sondages ad hoc auprès des organismes spécialisés. Mais pourquoi l'audiovisuel public investit-il des millions pour une mission qui n'est pas la sienne ? Et pourquoi faut-il que France Télévision soit présente dans le capital de cette usine à fabriquer de la "M" qu'est ME(R)DIAMETRIE ?

Les sondages de Me(r)diamétrie sont des bidonnages qui relèvent des juridictions pénales au titre de la diffusion de fausses informations, et il est assez ahurissant que l'on (les pouvoirs publics, le CSA) continue de fermer les yeux sur ce scandale, comme on est estomaqué de voir l'argent public, via Radio France et France Télévision, couler à flots dans les caisses d'une entreprise dont les méthodes sont dignes de Josef Goebbels !

Et quand le président de France Télévision vient pleurnicher devant micros et caméras, en prétendant que les comptes n'y sont pas, visiblement, il se moque du monde ; et c'est là qu'on aimerait lui rappeler que si de l'argent manque dans les caisses, qu'il commence alors par ne pas en jeter par les fenêtres en en faisant cadeau à des désinformateurs professionnels ! Et qu'on ne vienne pas me dire qu'il n'y a que cette technique-là qui permette de consulter le public ! Ils sont des centaines de milliers à voter, tous les ans, pour l'élection de Miss France !



    • Interdire à Radio France et à France Télévision d'investir ne serait-ce qu'un centime d'euro dans une entreprise privée de désinformation, telle devrait être une des missions importantes des législateurs occupés à débattre de la réforme de l'audiovisuel public.

    • Interdire à Me(r)diamétrie de produire des sondages bidonnés, ainsi qu'à tout organe de la presse écrite ou audiovisuelle d'en publier, sous peine de sanctions pénales, telle devrait être une autre mission importante incombant au législateur ; on imagine, par exemple, un amendement au projet de loi sur l'audiovisuel.


    • Exiger de la gourde de service sur RTL ("la première radio de France !", en matière de désinformation, s'entend !) et des crétins de service sur Europe 1, France Inter, France Infos, Télé7 jours, Téléstar, Télémachin, Téléchose, Le Monde..., qu'ils mentionnent automatiquement les informations relatives à la date de réalisation d'un sondage ainsi que l'effectif du panel sondé (soit autour de 3000 foyers), tout manquement à cette procédure étant passible de sanctions tant civiles, pénales que financières.

    Parce qu'à la vérité, entre ME(R)DIAMETRIE et France Télévision, les liens ne sont pas ceux existant entre prestataire de service et client, mais bien ceux rattachant une prostituée à son ou ses souteneurs ou maquereaux, eux-mêmes étant en position de prostituées face à ces autres maquereaux que sont les annonceurs.


    (...) Jusqu'à présent, le sujet restait plus ou moins tabou dans les chaînes. Dépendantes de la publicité pour leur financement, et actionnaires de Médiamétrie... Où l'on apprend ce que l'on savait déjà depuis belle lurette : les téléspectateurs ne regardent pas les pubs ! (Le Monde-Télévision, 18.01.09)

    Cela dit, il n'est pas inenvisageable, de la part des pékins que nous sommes, d'engager des poursuites judiciaires, par exemple au pénal, contre tel(le) journaliste, organe de presse écrite ou audiovisuelle, coupable de diffusion de fausses nouvelles ou de mensonge caractérisé. Et les décisions de justice à venir ne manqueraient pas de faire jurisprudence.