mercredi 6 janvier 2010

T.P.S.



TERNE PARTI SOCIALISTE

Mercredi 6 janvier 2010. Il est huit heures moins dix ; je balaie la bande FM en zappant d'une radio à l'autre, lorsque je tombe sur l'interview quotidienne effectuée par Jean-Michel Aphatie, sur RTL. L'invité est Benoît Hamon, porte-parole du PS, celui-là même qui devait tout révolutionner au dernier congrès socialiste, avec sa motion qui aurait pu lui valoir de devenir Premier secrétaire. Et puis patatras ! On connaît la suite : lors des élections européennes, Hamon n'a pas réussi à se qualifier pour le Parlement de Strasbourg. Le voilà avec l'étiquette de "loser" dans le dos, et pour pas mal de temps !

Le Parti Socialiste s'est donc choisi pour porte-parole un "loser". C'est son droit. Mais dieu, quel entretien "ch..." ! Dans cet échange entre le fonctionnaire intervieweur matinal et son interlocuteur, ce n'étaient que formules éculées, poncifs (la burqa, bien sûr !) et robinet d'eau tiède !

Nous étions le mercredi 6 janvier, soit le troisième jour de la rentrée des "grands" journalistes de l'audiovisuel (finalement, ils ont autant, sinon plus de vacances que les profs, qui, eux, doivent préparer des cours et se taper des copies à corriger durant leurs vacances !). La veille (5 janvier), Aphatie avait reçu Roselyne Bachelot ; l'avant-veille (4 janvier), il avait reçu Bernard Kouchner. Donc, ce mercredi-là, il recevait, pour la première fois, une "huile" du Parti socialiste, depuis... le retoquage de la taxe carbone par le Conseil Constitutionnel, retoquage (apparemment) salué par le Parti socialiste. On s'attendait donc - je m'attendais donc ! - à voir Aphatie fournir à son invité l'occasion d'exulter sur cette défaite infligée à Sarkozy par les socialistes. On a attendu... J'ai attendu... dix minutes, en vain.

Après avoir papoté gentiment sur la pluie et le beau temps, puis sur la burqa - il paraît que les socialistes ne veulent pas d'une loi, mais bon, entre nous, ce n'est pas un problème, l'UMP détenant la majorité absolue à l'Assemblée Nationale. Le problème va être de savoir s'il y aura une saisine du Conseil Constitutionnel par les Socialistes, étant donné le précédent de 2004, qui a vu les Socialistes se coucher comme un seul homme (ou une seule femme) devant la droite et sa loi sur les signes religieux à l'école, une loi ouvertement liberticide ayant échappé à l'expertise des Sages du Conseil constitutionnel ! Autant dire que la propension des socialistes à se coucher, on la connaît ! - l'intervieweur en chef de RTL s'est fendu d'une question "simple" (sic) à Benoît Hamon, qui portait sur la capacité de Martine Aubry à briguer, un jour, la candidature pour la présidence de la République.

À croire que Hamon et Aphatie avaient, d'un commun accord, décidé avant l'interview qu'il ne serait pas question de la taxe carbone, le pauvre et terne Hamon préférant faire l'impasse sur une victoire socialiste indéniable, plutôt que d'avoir à reconnaître, toute honte bue, que la victoire en question revenait surtout à Ségolène Royal !

Pauvre R.T.L., pauvre T.P.S. !


P. S.

Lu sur lepost.fr (07.09.2009) :

Qui : Jack Lang député du Pas-de-Calais

Où : Dans un entretien publié mardi dans "Le Parisien/Aujourd'hui en France".

Extrait de l'interview : "Je le dis tout net: sur la taxe carbone Ségolène Royal a tort. J'ai appartenu à son équipe présidentielle en 2007. Elle avait soutenu avec enthousiasme le pacte écologique de Nicolas Hulot dans lequel figurait le principe de cette contribution climat. Et voici aujourd'hui qu'elle renie les engagements pris. C'est désolant. La parole politique se démonétise, se dévalue. L'infidélité à ses promesses est une des formes les plus inacceptables de la vie publique".

Alors que le Nicolas Sarkozy va trancher cette semaine sur le sujet, Jack Lang "souhaite que le président de la République tienne bon".