vendredi 15 janvier 2010

Politicard

Jeudi, 14 janvier 2010, 20h35, France 2, je suis devant mon téléviseur.

En temps normal, je ne regarde jamais l'émission À vous de juger, d'Arlette Chabot, le jeudi sur France 2, en alternance avec Envoyé Spécial : trop plate, sans relief. Mais là, j'ai regardé. Invité : Eric Besson, le traître de ces dames, le renégat favori des socialistes, Judas, Laval, Déat...!

En tant que sympathisant de gauche, j'estimais que Besson était quelqu'un que l'on devrait trouver normal de détester, lui qui ne semble pas avoir de principes, lui qui, sur une brouille purement conjoncturelle avec Ségolène Royal, tourne casaque et passe de gauche à droite, comme si un gaucher pouvait devenir droitier du jour au lendemain !

Mais comme je ne suis pas complètement idiot, je m'efforce de regarder les émissions de débat, comme j'écoute ce qui se dit à la radio, tout en lisant tous les types de journaux, de droite ou de gauche, ou supposés tels.

C'est ainsi qu'un soir, je tombe sur Ce soir ou jamais, l'émission de Frédéric Taddéï, qui reçoit Vincent Lindon pour le film Welcome, contant la rencontre d'un maître-nageur et d'un jeune réfugié afghan. Parmiles invités, il y a le ministre Besson. Sur le moment, je me dis que je ne vais pas perdre ma soirée à regarder ça. Et puis je regarde quand même.

Vincent Lindon est là pour faire sa promo. Le voilà délivrant de vibrants messages de solidarité avec ces pauvres réfugiés qu'il faut absolument aider... Sur le moment, je me dis que si le film avait traité de proxénétisme, Lindon aurait fait le tour des médias pour défendre ce beau métier de maquereau. Et s'il avait été marchand d'armes dans un film, il aurait fait le tour des médias pour défendre le beau métier de marchand d'armes ! Là, il aide un jeune Afghan à traverser la Manche à la nage. Après, il tournera d'autres films, et il passera à autre chose !

Il se peut que ce jugement de l'action de Vincent Lindon ne corresponde pas tout à fait à la vérité, je vous l'accorde. Après tout, Augustin Legrand est bien acteur de cinéma, lui aussi.Ce qui ne l'empêche apparemment pas à prendre fait et cause pour la veuve et l'orphelin, indépendamment des films qu'il a pu tourner ici ou là ! Le fait est que, pour l'homme de gauche que je suis, l'intervenant le plus cohérent entendu durant cette émission de Taddéï a été Judas, le traître, autrement dit, Besson !

Moi qui suis africain, de gauche de surcroît, je dois avouer que les jérémiades et la bienpensance de certains tiers-mondistes commencent par me donner de l'urticaire : quelque chose comme une violente réaction allergique.

Parce que la réalité est là : l'émigration clandestine est en train de générer des gains se comptant en milliards d'euros par an, le tout au profit de bandes maffieuses parfaitement organisées, qui ont très bien compris le profit qu'elles peuvent tirer des bons sentiments proférés par les droits-de-l-hommistes occidentaux, lesquels ne semblent pas réaliser qu'ils sont les complices de fait des maffieux.

Voilà comment la CIMADE, par exemple, cette ONG tellement soucieuse de la santé des réfugiés, sert de boîte à lettres aux proxénètes internationaux dont elle aide les "poules" à obtenir des papiers en France. Et voilà comment les Lindon, Legrand et autres neuneus se démènent pour que des paysans africains, afghans et autres illettrés et analphabètes trouvent à se loger en plein Paris, contribuant, ainsi, à renforcer la pompe aspirante d'un exode rural puissance 10 !

Parce qu'il ne s'agit plus, ici, pour ces paysans illettrés et analphabètes, de quitter leur village pour aller s'installer dans le bourg voisin voire la capitale de leur pays d'origine ; grâce à l'avion, ces paysans du Tiers-monde passent, en l'espace d'une journée, du Moyen-Âge au vingt-et-unième siècle, avec cette conséquence évidente que n'étant pas du tout outillés intellectuellement pour s'adapter à un monde aussi moderne, ils trimballent avec eux tous les stigmates du sous-développement, qu'ils auront vite fait de refiler à leurs enfants, condamnés à l'échec scolaire, à la délinquance et à la relégation sociale. Voyez les banlieues françaises et leur "noyau dur" d'Africains illettrés ! D'où l'explosion du rejet de ces "aliens" par les autochtones un peu partout désormais : Espagne, Italie, Pays-Bas, et j'en passe !

À la fin de cette émission autour du film Welcome, j'ai dû réaliser qu'entre l''ignoble renégat" ex-socialiste et les braves défenseurs de la veuve et de l'opprimé, c'est finalement le premier qui disait le moins de bêtises !

Et voilà qu'on nous annonce une confrontation entre Eric Besson et Marine Le Pen, dans A vous de juger, sur France 2. À vrai dire, c'est ce débat-là que je voulais voir et j'aurais probablement zappé l'intervention de Vincent Peillon. Or, ne voilà-t-il pas que le bougre se dégonfle, et de quelle manière !
Il paraît que c'était pour faire du "buzz". Vincent Peillon en est réduit à ce genre de facéties pour se rendre intéressant. Ça va faire le buzz, deux jours, peut-être trois ! Agrégé de quoi déjà, Peillon ? De philosophie ? C'est avec des agrégés comme celui-là que l'Education nationale se retrouve, aujourd'hui, dans la panade, et l'on comprend mieux, du coup, que notre "agrégé" ait préféré déserter sa profession d'origine : pas assez éclairée médiatiquement !

Un politicard, voilà ce qu'on peut dire de quelqu'un comme Vincent Peillon. Aucun fond, rien que de belles phrases. Zéro charisme ; aucun soutien populaire car incapable d'engager quelque dialogue que ce soit avec le peuple. C'est le propre de ces gens qui s'estiment au-dessus des autres mais qui ne sont à l'aise que parmi des pairs, et ne leur demandez pas de fricoter avec le bas peuple ! Le socialisme de Vincent Peillon a quelque chose de théorique, comme fabriqué en laboratoire, sans jamais être en prise avec les préoccupations des vraies gens.

Mais dans la catégorie "politicards de gauche", Peillon n'est qu'un spécimen parmi d'autres. Voyez ce pauvre Lionel Jospin, qui semble décidé à détourner l'attention du peuple de France des prochaines élections régionales, dans le seul but d'attirer l'attention sur sa pomme ! Cinq ans premier ministre, avec "x" remaniements, notamment en 2000, et au sein du gouvernement, pas un(e) ressortissant(e) de l'Outre-mer, pas un(e) basané(e), rien que des sujets à peau blanche. Jospin, un premier ministre qui aurait été parfaitement "raccord" au sein d'un gouvernement sud-africain (je parle de l'Afrique du Sud d'avant 1994 !). Ce qui ne l'empêche nullement de donner des leçons de savoir-faire au monde entier.

Je suis prêt à prendre les paris que Vincent Peillon ne réussira pas plus cette fois-ci, qu'il n'a réussi naguère, dans sa pitoyable croisade contre Ségolène Royal, dont il n'a, décidément, pas le tiers du quart du talent et de la capacité de réflexion. Au fond, Ségolène Royal a bien de la chance, à voir le nombre de gens qui lui tournent le dos, et qui s'avèrent, après coup, n'être que des politicards ! Et avec tous ces politicards qui lui ont tourné le dos, Ségolène Royal doit se dire : "Ouf, bon débarras !"

Marine Le Pen a fait son numéro, commençant même par un trait d'humour sur la "double" appartenance supposée de son interlocuteur. Elle a même sembler se la jouer très fine lorsqu'elle a annoncé renoncer à une bataille de chiffres, pour s'en tenir aux chiffres publiés par le ministre. Le problème est que les choses ont vite dérapé. On a eu droit à du Le Pen pur sucre qui récitait sa partition, et qui a rapidement récupéré ses vieux réflexes de harpie "qui passe trop peu souvent à la télé pour ne pas profiter d'une bonne occase!"; donc, elle s'est mise à couper la parole à son adversaire, dans l'unique but d'avoir le dernier mot. Et le plus pondéré dans cette affaire, c'était qui ? Judas !

Au cours de ce débat de l'autre jeudi, sur France 2, j'ai vue un Eric Besson courageux et ne manquant pas d'argument, face à Marine Le Pen, même si tout le monde voit bien qu'il ne fait que défendre un dossier qui lui a été refilé, sous la forme d'une patate chaude, par un apprenti-sorcier pas vraiment doué, qui se trouve être le général de brigade d'une droite déjà au bout du rouleau, à mi-mandat !

Voilà comment un politicard agrégé de philologie et la (présumée) future harpie en chef du FN ont réussi, chacun à leur manière, à présenter Eric Besson sous un jour pondéré, raisonnable et compétent. Et pour montrer qu'il n'était pas totalement dénué d'humour, il s'est même permis une petite vanne, du type : "J'espère que l'absence de M. Peillon ne va pas me valoir une double ration de Marine Le Pen !".

Une vanne partout. Sur la forme, match nul. Sur le fond, avantage Besson !

Lu sur lepost.fr, ce vendredi, 15 janvier 2010 : "Besson : j'ai gagné le débat et Vincent Peillon a eu peur !". Bien vu, c'est aussi mon avis.