samedi 25 septembre 2010

Blaise Pascal et René Descartes



Samedi 25 septembre 2010 : extrait du programme du jour annoncé dans Télé Sept Jours.



"La bande à Ruquier" tous les jours à la radio, tous les samedis sur France 2, sans oublier France 4, plus quelques "prime time" comme ci-dessus, sur France 2. Et quand ce ne sont pas eux, c'est Patrick Sébastien ou Michel Drucker. Il faut croire qu'à France Télévision, il y a comme une pénurie de nouvelles têtes ! Donc, le cher téléspectateur doit se contenter de cette daube, qui n'est, et c'est certainement le plus grave, que de la radio filmée (je ne parle pas de Patrick Sébastien qui, lui au moins, est un homme de spectacles.) !

On va me demander pourquoi j'en parle, puisque, visiblement, je ne regarde pas ! Bonne question, d'autant plus que depuis que je dispose de l'ADSL, j'ai tendance à déserter la télévision hertzienne, France 5 et Arte exceptées, et surtout France Ô, cette dernière étant la véritable chaîne de la diversité ethnique, qui, de surcroît, m'apporte le soleil de l'Outre-mer en pleine grisaille parisienne.

Mais j'entends d'ici une autre interrogation : "Quoi, on se prend pour un intellectuel, et on lit Télé Sept Jours au lieu de Télérama ?" Mais qui vous a dit que je ne lisais pas Télérama (surtout qu'en ce moment, il y a des concerts de rock en supplément DVD !). Mais la concurrence offre aussi des suppléments, films de western ici (Télé Loisirs), concerts à l'Olympia là (Télé 7 Jours), ce qui a tendance à pousser à la consommation !

Mais revenons à nos moutons : dans la bande à Ruquier, il y a, notamment, cette émission du samedi soir dont j'entends parfois parler - mais dont je vous avoue que je n'ai vraiment pas le temps (à perdre) de la regarder - avec ce grand intellectuel que radios et télévisions s'arrachent, et auteur, entre autres bouquins, de cet immortel portrait d'Edouard Balladur - que d'aucuns voyaient déjà président de la République, dixit les sondages, comme quoi, nul n'est parfait ! - : Immobile à grands pas. Ça s'appelle un oxymore à deux balles !

Ce "grand intellectuel", c'est évidemment l'inénarrable Eric Zemmour, que j'ai entendu, ce jour-même (samedi 25 septembre 2010), dans son duel hebdomadaire face à Nicolas Domenach, sur ITélé, déclarer textuellement ce qui suit : "Si Bayrou est monté si haut [n.b. près de 19 % au premier tour de la présidentielle de 2007], c'est uniquement en raison de la campagne médiocre de Ségolène Royal..., les électeurs du centre ayant préféré voter pour Bayrou..."

Et moi de me dire, dans ma Ford intérieure (la formule est de Frédéric Dard, alias San Antonio), que c'était quand même bizarre, puisqu'il me semblait que voter pour Bayrou en 2007, en tout cas au premier tour, revenait à ne voter pour aucun des autres candidats, par un effet de vases communiquants, ce qui ne préjugeait en rien des reports de voix AU DEUXIÈME TOUR ! En clair, ceux qui ont voté Bayrou au premier tour, n'ont, certes, pas voté pour Ségolène Royal mais n'ont pas plus voté pour Nicolas Sarkozy !

C'est dire si l'analyse de monsieur Zemmour était frappée au coin de la stupidité !

Précisément, au deuxième tour, il s'est passé des choses intéressantes :

Source Sofres, citée par Wikipedia :



Et voilà : au deuxième tour, ça a été kif-kif : les électeurs de Bayrou se sont distribués à égalité entre Royal et Sarkozy, ce qui confirme notre impression de départ, à savoir la stupidité de l'analyse de notre "grand" chroniqueur.

Et dire qu'il aurait suffi à ce pauvre Zemmour de consulter les archives pour éviter de dire des conneries !

Parce que le problème, avec ces pseudo-intellectuels, c'est qu'ils ne travaillent pas leurs dossiers, et comment le pourraient-ils, compte tenu du temps, énorme, qu'ils passent à pérorer dans les micros ! Parce que ça prend du temps de travailler ses dossiers ! Bon, n'exagérons rien : la petite recherche sur Internet m'a pris deux minutes et des poussières !

Plaignons le pays de Blaise Pascal, de René Descartes... et d'Albert Schweitzer, devenu un pays où des phraséologues de pacotille comme Eric Zemmour se font passer pour des maîtres à penser !

Tiens, by the way, Zemmour s'étant distingué dans une émission de Thierry Ardisson pour avoir estimé que, dans les affaires de drogue, "la police contrôle plus les Noirs et les Arabes parce que la plupart des trafiquants sont noirs et arabes..., c'est normal !", j'attends avec impatience la chronique de Zemmour sur l'origine ethnico-géographique de ces femmes qui congèlent leurs bébés à la naissance, ou les enterrent dans le jardin..., ou sur l'origine ethnico-géographique des instituteurs ou curés pédophiles, qui ont mis le monde catholique à ébullition, pour ne prendre que ces deux exemples.

Autre chose : il y a quelques années de ça, une étudiante de troisième cycle me sollicite pour que je relise sa thèse, ce qui m'arrive plusieurs fois dans l'année. Elle vient du Mexique et je lui fais très vite la remarque :

"C'est marrant, tu ne ressembles pas aux autres !"

"Comment ça, les autres ?", rétorque-t-elle.

"Ben, les autres Mexicains, qui ont souvent les traits améridiens."

"Ah bon, parce que tu es physionomiste ?"

"Ben, un peu."

Et c'est là qu'elle me raconte l'histoire de ses ancêtres : des Nord-africains, donc Berbères, mais de confession juive, partis pour l'Espagne (à l'inverse de ce que firent les Sépharades chassés d'Espagne par Aragon et Castille [Ferdinand d'Aragon et Isabelle de Castille] et dont une partie ont reflué vers l'Afrique du Nord). Et puis, des décennies plus tard, ils ont quitté l'Espagne pour le Mexique. Et j'avoue qu'elle a été bluffée de voir que j'avais senti qu'elle n'avait pas vraiment le faciès d'une "pure" (!!) Mexicaine. Mais ce qui est quand même extraordinaire, c'est que ces gens ne se soient pas du tout mélangés aux autochtones après, quoi, un siècle, au moins ! Les ethnologues parlent d'"endogamie".

Pourquoi vous raconté-je cette anecdote ? Ben parce que, à chaque fois que je vois Eric Zemmour à la télévision, je me dis qu'il a une belle tête de Berbère ! Zemmour, Zemmoura, Seymour, Attias, Attia, Zukri, Zekri, Boujenah, Benguigui, Ben Yamin, Ben Yamina et j'en passe : rien que des Berbères, à l'instar des Patrick Bruel, Gad Elmaleh ou Enrico Macias...

Voilà qui me rappelle ce bon Bruno Kreisky, alors chancelier autrichien, né dans une famille juive, et qui affirmait tranquillement - mais ce n'était pas un scoop ! - que, compte tenu de son ancienneté, il était tout à fait normal que le judaïsme fût présent en Afrique du Nord deux bons millénaires avant l'Islam (interview parue dans Jeune Afrique Magazine dans les années 80), d'où le fait que les juifs d'Afrique du Nord fussent d'authentiques berbères.

Allez raconter ça au berbère de service qui officie dans l'émission de Ruquier !




P. S. Le 12 septembre 2010 disparaissait le cinéaste Claude Chabrol. Et journaux, radios et télévisions de monter au créneau, voire de chambouler leurs programmes pour certaines chaînes de télévision.

Quelques jours plus tôt (8 septembre 2010), disparaissait Jenny Alpha.

Jenny qui ? C'est ce qu'ils ont dû penser sur l'ensemble de nos chaînes de radios et de télévision, puisqu'il n'a été question de cette artiste nulle part ou presque, hormis sur France Ô. Normal !

La doyenne des comédiens et chanteurs français. Plus de deux millions sept cent mille pages sur Google, soit plus de deux millions de pages de plus que Claude Chabrol !





Une grand artiste française, inconnue au bataillon des cuistres et des illettrés qui forment la volaille qui fait l'opinion, pour reprendre la formule de Souchon, dans un paysage médiatique dominé par les Ardisson, les Drucker, Cauet, Ruquier, Naulleau ou Zemmour et autres guignols.








Lire aussi :


vendredi 10 septembre 2010

How time flies!



Voici un papier que j'aurais pu intituler : No comment, et qui me fait penser, tout simplement que, décidément, l'Internet est une invention formidable, confirmant définitivement l'adage : "Les paroles s'envolent, les écrits restent."

En cet après-midi de septembre 2010, je me suis, donc, livré à une de ces promenades que j'affectionne, consistant à rechercher de la documentation sur le réseau mondial, et j'en ai retiré ce qui suit, centré autour du magazine libéral The Economist. Il y est d'abord question du nouvel ordre (la nouvelle hiérarchie) européen(ne). Puis il va être question de quelqu'un en qui le magazine fondait moult espoirs (avril 2007), jusqu'à une récente couverture (septembre 2010), qu'on aurait pu intituler "Comme le temps passe !". Pour le reste, no comment!






Source : http://souslespaves.com

The Economist : Nicolas Sarkozy est la chance de la France.
avril 14, 2007 18:04 by PierreMF

The Economist, hebdomadaire économique britannique de référence, soutient régulièrement les hommes politiques qu'il estime avoir les meilleurs programmes économiques pour leur pays, quel que soit leur bord politique. Ainsi, The Economist a soutenu des démocrates américains comme Bill Clinton et John Kerry aussi bien que le républicain Ronald Reagan. Soutien du travailliste Tony Blair, l'hebdomadaire s'engage cette semaine aux côtés de Nicolas Sarkozy qui est le candidat qui "offre le meilleur espoir de réformes".

The Economist constate que le PIB par habitant de la France est passé de la 7ème à la 17ème place mondiale en 25 ans, alors que les présidents Mitterand et Chirac n'ont pas réalisé les réformes nécessaires pour une meilleure croissance économique. "Pendant ce temps, d'autres pays d'Europe ont réalisé ces réformes structurelles indispensables, comme le Royaume Uni, l'Espagne, les Pays Bas, l'Irlande et les pays nordiques, tout en préservant leurs protections sociales".

L'hebdomadaire passe en revue les trois principaux candidats, et écarte les deux adversaires de Nicolas Sarkozy d'un revers de main. Ségolène Royal "a rompu les tabous du parti socialiste français en faisant l'éloge de Tony Blair et en critiquant la contrainte d'une semaine de travail de 35 heures au maximum. Malheureusement, sa politique n'est pas adaptée au monde moderne. En économie, elle se tient droit dans ses bottes en conservant les vieux dogmes de gauche : interventionisme de l'état, rigidité du droit du travail, impôts élevés".

"En face, le centriste Bayrou semble plus prometteur, avec sa volonté de réduire le déficit public" note The Economist. Mais le problème est "qu'il aime désespérément trop les subventions agricoles et l'intervention de l'état dans l'économie". De plus "la manière dont il formera un gouvernement n'est pas claire : son parti est minuscule, et ses vagues rêveries de réunir des leaders de la gauche et de la droite est un nivellement des idées par le bas".

"Mr Sarkozy est le meilleur du groupe. Il est le seul candidat à admettre que la France a besoin de changements radicaux". Même si The Economist n'a pas tellement apprécié l'intervention du ministre de l'économie dans le dossier Alstom, ni ses critiques récentes sur le niveau de change de l'euro face au dollar.

En plus d'être le meilleur pour redresser la place économique de la France dans le monde, l'hebdomadaire pense qu'il est le seul candidat à être crédible sur le plan des relations internationales : "sur les problèmes européens, comme l'avenir de la constitution, Mr Sarkozy a une approche plus fine et plus pragmatique que ses rivaux. Il est aussi le candidat qui pourra réparer les relations franco-américaines, qui sont actuellement en lambeaux".

Pour terminer, The Economist évoque une image peu glorieuse de notre pays : "Il a été dit que la France avance de temps en temps en faisant une révolution. Mais rarement, et seulement si elle y arrive". Nicolas Sarkozy est pour l'hebdomadaire britannique "une chance de prouver que cet aphorisme est faux".

Pour moi, c'est une des raisons pour lesquelles je voterai pour Nicolas Sarkozy !

Fin de citation

Sur ce, nous arrive cette nouvelle livraison de The Economist :



Source : Rue89


La suite sur Rue89 :

Comme toujours dans The Economist, c'est la couverture qui frappe : Carla Bruni accompagne le bicorne de Bonaparte, qui se déplace grâce à un mini-Sarkozy. Le très libéral - et libertaire - hebdomadaire britannique, qui l'avait soutenu en 2007, qualifie en titre Nicolas Sarkozy de « Président qui rétrécit », car l'homme « ne semble plus savoir ce qu'il veut ».

Le titre, « The incredible shrinking président », est une référence à la VO de « L'Homme qui rétrécit » (« The Incredible Shrinking Man »), un film américain de 1957 narrant l'histoire d'un homme qui diminue jusqu'à devoir se battre avec un chat ou une araignée, et vivre dans une maison de poupée aménagée par sa femme.

The Economist consacre trois pages et son éditorial à ce Président devenu lilliputien. L'hebdo, daté de samedi 11 septembre, dresse un bilan de la présidence Sarkozy, en revenant évidemment sur la manifestation de mardi, mais aussi sur la défaite aux élections régionales et sur « la série de miniscandales » qui ont « nuit à son rang ».



Fin de citation